Deux braqueurs sont jugés, à partir de ce mercredi 13 janvier aux assises des Bouches-du-Rhône, pour avoir tué un retraité d’Air France qui s’était lancé à leur poursuite et avait tenté de les arrêter après le hold-up d’un bar-tabac, à Marignane en 2013 (voir Lmdt du 23 août 2013).
D’après l’AFP, Marouen Rezgui et son complice Ouadah Bouabdellah encourent une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour « vol avec violence ayant entraîné la mort » du sexagénaire qui les avait renversés volontairement en voiture, avant de se battre avec eux pour s’emparer de leur fusil et d’être finalement abattu.
La mort de cet homme, Jacques Blondel, 61 ans, avait suscité une vive émotion à Marignane, où 2 000 habitants s’étaient rassemblés pour rendre hommage à celui qu’ils avaient appelé le « héros » de la ville. Les drapeaux avaient été mis en berne (voir Lmdt du 25 août 2013).
Alors ministre de l’Intérieur, Manuel Valls avait salué son « courage ». « Ce qu’il a fait, c’est un acte d’une très grande bravoure, une force qui doit imposer le respect (…), un acte qu’il a malheureusement payé de sa vie », avait-il déclaré (voir Lmdt du 24 août 2013).
L’un des malfaiteurs, Marouen Rezgui, 18 ans à l’époque, avait été arrêté le jour même. Son complice avait été interpellé après un mois de cavale, et avec l’appui des policiers de la BRB, spécialistes du grand banditisme (voir Lmdt du 23 septembre 2013).
Les deux hommes, aujourd’hui âgés de 21 et 25 ans, ont reconnu les faits mais ont assuré ne pas savoir que le fusil qu’ils avaient emporté pour braquer le bar-tabac était chargé.
C’est en remontant sur leur scooter pour prendre la fuite que les deux hommes avaient croisé la route de Jacques Blondel. Apercevant leur fusil, le retraité, qui rentrait avec sa femme et sa petite-fille de 15 mois d’une journée à la plage, avait percuté leur deux-roues pour tenter de les arrêter. Il avait ensuite bondi de sa voiture et s’était lancé à la poursuite des voleurs, en faisant chuter un à terre et s’emparant de son fusil. Une lutte s’était engagée, le malfaiteur avait repris l’arme puis tiré à deux reprises sur le sexagénaire, qui tentait de l’empêcher de fuir vers son complice.
Le tireur, Marouen Rezgui, jeune adulte en décrochage scolaire, a déjà été condamné à trois reprises et est « fasciné par le banditisme » selon l’un de ses éducateurs. Selon l’AFP, il assuré ne jamais avoir voulu tuer, avoir agi dans la panique, et après avoir bu. Aucun élément n’a permis aux juges de considérer que son complice Ouadah Bouabdallah l’avait incité à tirer, mais il est lui aussi poursuivi pour le même crime.