Rémi Ferrec, président de la fédération des buralistes des Pyrénées-Orientales, réagit depuis le comptoir de son établissement, à Prades, à la dernière hausse des prix du tabac (voir 31 décembre).
«Ça me rend malade. Nous, on bosse comme des chiens. On subit un phénomène de taxation aberrant. On vend des paquets à 12 euros où 80% du prix sont des taxes qui reviennent à l’État. Et, en face, des mecs sortent du sac à dos des paquets à 5 ou 6 euros. Et qu’est-ce que tu veux faire ? Parce que, en face, ce sont des organisations criminelles organisées. Vraiment, je le dis tout net, j’en ai gros sur la patate » déclare-t-il à L’Indépendant.
•• Pour lui, l’augmentation du prix du tabac en France intensifierait ces trafics parallèles. « À chaque hausse ça a été pareil : j’ai perdu des clients. Mais ils n’ont jamais arrêté de fumer pour autant. Tu les croises en ville la clope au bec et, parfois, ils viennent en catastrophe t’acheter un paquet parce que leur réseau habituel a eu un problème.
« Je vais être honnête, à 12 euros le paquet, contre 6 euros dans une épicerie, ceux qui viennent encore chercher leurs cigarettes chez moi c’est parce qu’ils m’aiment (rires). Mais, un, tout le monde ne m’aime pas. Et, deux, ça ne va pas durer éternellement. Surtout si on finit comme les Anglais avec un paquet à vingt balles ».
•• Car selon le président de la fédération, la vente de tabac constitue la principale source de revenu des buralistes : « au niveau national, cela pèse 55 % du chiffre d’affaires. Mais, chez nous, pour certains ça monte à 60 voire 65 %. L’augmentation du prix du tabac et donc la hausse des trafics de contrebande, participe à la petite mort silencieuse de nos entreprises ».