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15 Sep 2017 | Profession
 

Le Losange va commencer à arriver chez les buralistes abonnés.

Dans son éditorial, Pascal Montredon revient sur les raisons de la manifestation des buralistes du 4 octobre (voir Lmdt du 7 septembre).

Nous le reproduisons intégralement :

•• « Franchement, nous attendions autre chose du nouveau président et de son équipe gouvernementale.

Nous savions pertinemment que le premier avait inscrit le paquet à 10 euros à son programme électoral. Mais c’était à la condition d’une harmonisation européenne avec ces pays qui approvisionnent massivement notre marché parallèle.

Alors que plusieurs ministres de l’actuel Gouvernement connaissent parfaitement la réalité de notre activité, ses contraintes et ses difficultés.

Mais surtout, nous osions espérer une autre façon d’agir que l’équipe précédente et sa Marisol Touraine : une approche plus globale et équilibrée des problèmes, la mise en place d’un diagnostic objectif afin de réformer et transformer ce qui doit l’être. La quête de résultats effectifs. Un vrai dialogue aussi.

•• En nous imposant, à travers de fracassantes déclarations à la tribune de l’Assemblée nationale (le discours de politique générale du Premier ministre) ou dans les médias (annonces, ce mois d’août, d’Agnès Buzyn et de Gérald Darmanin), le paquet à 10 euros en trois ans, comme la « grande mesure » qui va effacer les médiocres résultats de la France contre le tabagisme … nous replongeons en pleine politique de santé spectacle.

Cela, six mois après le paquet neutre. Lequel, il y a un an, était présenté tel une autre « grande mesure » qui devait tout changer dans le comportement des fumeurs potentiels et actuels. Dans les faits, un fiasco.

•• Nous ne sommes pas opposés à une augmentation des prix du tabac, en soi. Encore moins à une politique de lutte contre le tabagisme globale, cohérente et ayant du sens. Crédible aux yeux des Français. Et nous donnant les moyens de nous diversifier en nous modernisant.

Mais cela n’a rien à voir avec une mesure-choc dont l’impact sera le suivant :
. une tonne de postures dans les médias ;
. un marché officiel des cigarettes qui va reculer de pratiquement 20 % en 2018 et de près de la moitié au bout de trois ans ;
. un marché parallèle qui va passer le cap des 35 % dans un an ;
. 5000 buralistes disparus en 3 ans ;
. et pratiquement pas plus de baisse du nombre de fumeurs qu’à l’issue d’une banale opération « Mois sans tabac ».

•• Tout cela, nous allons le crier haut et fort,
le mercredi 4 octobre à Paris (à 13 heures 30)
sous les fenêtres du ministère de la Santé et de l’Assemblée nationale. »

Pascal Montredon