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20 Mai 2018 | Profession
 

C’est donc à partir de ce dimanche, officiellement, que l’Assurance maladie va rembourser à 65 % le patch NicoretteSkin (de Jonhson&Jonhson), vendu au prix unique de 28,55 euros (voir Lmdt des 16 et 17 mai 2018).

•• Un pas décisif dans le financement public des patchs, suite à la prise en charge dans les mêmes conditions de la gomme Nicotine EG, depuis fin mars. Ceci, alors que l’ancien « forfait d’aide au sevrage » de 150 euros par an est prolongé jusqu’à la fin de l’année.

Et une mesure opportune alors que les ventes de traitement d’aide à l’arrêt ont augmenté de 28 % l’année dernière, selon l’OFDT. Avec 2 millions et demi de clients (voir Lmdt du 20 mars 2018).

•• « Cela fait que le patch va coûter réellement 10 euros à son acheteur … alors que le paquet de cigarettes va passer bientôt à 10 euros aussi » : ce sont les « éléments de langage » que le ministère de la Santé fait passer auprès des médias, ces dernières heures.

Mais sans en révéler plus sur le déroulement exact du deuxième Programme national de Réduction du Tabagisme (PNRT) que doit assumer Agnès Buzyn (voir Lmdt du 28 novembre 2017).

•• Certes, on sait ce qu’il en est de la programmation des prix du tabac : 10 euros en 2020.

Mais on ignore comment le ministère entend mesurer l’impact réel auprès des fumeurs de la première étape du 1er mars dernier (1 euro en moyenne). Et pas seulement au niveau des ventes officielles dans le réseau des buralistes.

•• On ignore encore comment va se configurer la troisième édition du « Moi(s) sans Tabac », en novembre prochain :
• le vapotage y sera-t-il officiellement intégré comme « un moyen recommandé pour quitter le tabac » comme le font les Britanniques dans leur opération « Stoptober » (voir Lmdt du 22 septembre 2017) ?
• dans quelles conditions les buralistes y seront associés ? Leur participation y est clairement proposée dans le dernier protocole signé entre la Confédération et le Gouvernement (voir Lmdt du 4 février 2018).

•• On ignore tout autant l’emploi précis des 130 millions d’euros (pour 2018) – financés par les fabricants et distributeurs – du « fonds de lutte contre le tabac ».

•• De même, aucune information actualisée et concrète sur d’autres annonces officiellement faites par la ministre de la Santé :
• « une meilleure harmonisation des niveaux de fiscalité sur les produits du tabac en Europe » ;
•  « un plan de renforcement de la lutte contre la contrebande de tabac ».

•• Un patch et un prix ne sauraient cacher un manque de visibilité globale sur la lutte effective contre le tabagisme et sur l’évaluation objective des résultats attendus. Ce flou est dangereux car il est propice à d’autres surenchères en termes de nouvelles mesures, spectaculaires dans leurs annonces, nulles dans leurs effets.

Paquet neutre … vous disiez ?