Ciblant une nouvelle clientèle plus citadine, le PMU innove en s’implantant dans des bars « haut de gamme ». À Bordeaux, un nouveau bar propose ainsi des paris hippiques entre dorures et boiseries (voir 28 mars). C’est ainsi que démarre un article du Figaro …
•• À deux pas du Grand théâtre et à la lisière du triangle d’or de Bordeaux, le « Pari Tourny » tente de séduire les beaux quartiers en cassant les codes. « Ceux qui poussent la porte pensent que c’est un bar classique », explique, au Figaro, le propriétaire qui a inauguré l’endroit le 26 mars.
Dans la salle arrière, « dans un décor noble » dont le vert coloris criard du logo PMU a été « foncé » par élégance, s’alignent pourtant des télévisions diffusant des courses hippiques. À la grande surprise des clients. « Certains sont rebutés et partent, mais d’autres restent pour un café et vont tenter de parier pour la première fois » explique-t-il.
•• S’il fait pour l’instant figure d’exception à Bordeaux, ce nouveau concept a vocation à s’étendre. « Le but, c’est de moderniser notre image tout en respectant notre ADN, de s’adresser à la fois à nos clients actuels et à de nouveaux clients », présente Emmanuelle Malecaze-Doublet.
La directrice générale affiche d’ores et déjà les ambitions du groupe : ouvrir 150 nouveaux PMU de luxe d’ici trois ans. Un investissement de plusieurs millions d’euros qui vise les citadins. Moins fréquentés en centre-ville où le « modèle PMU n’est pas adapté à la pression immobilière des hypercentres » selon Sylvain Dominé, directeur des réseaux commerciaux, plusieurs bars classiques y ont été amenés à fermer.
•• Le groupe, néanmoins fort de 14 000 points de ventes, a enregistré 9,3 milliards d’enjeux hippiques en 2023. Des projets sont également en cours à Nancy, en banlieue parisienne, à Ajaccio ou encore Amiens. En visant les beaux quartiers de villes de plus de 50 000 habitants, PMU vise un nouveau public et les portefeuilles qui y vivent. À Bordeaux, le nouveau PMU de luxe affiche ainsi à sa carte des spiritueux vendus jusqu’à 30 euros le verre.
Une nouvelle stratégie qui n’implique en rien de négliger les bars PMU d’antan qui animent encore les campagnes. 40 millions d’euros doivent d’ailleurs être investis dans les équipements de prises de paris afin d’identifier les joueurs et de lutter contre l’addiction et le jeu des mineurs. (Voir aussi 28 et 9 février).