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18 Août 2019 | Profession
 

C’est un gros, très gros parieur qui est au cœur d’un conflit judiciaire entre le PMU et le propriétaire du bar-PMU le « Deauville Flyer », dans le sixième arrondissement de Paris. Une affaire relayée dernièrement par les médias. 

Le patron du bar Rodolphe Benat accuse l’opérateur de paris hippiques de lui avoir « volé » son meilleur client. Ce dernier, un avocat, pouvait miser plusieurs dizaines de milliers d’euros par jour. Son comportement a naturellement attiré l’attention du PMU qui l’a contacté afin de l’inciter à parier directement via la plateforme internet de l’organisme de paris hippiques, Allopari, rapporte Le Figaro. 

•• Reste que le joueur était extrêmement important pour l’établissement. « J’ai organisé mon activité autour de lui. J’ai engagé deux personnes à temps plein pour prendre ses mises » a raconté Rodolphe Benat au Parisien. Le parieur apportait ainsi jusqu’à 95 % du chiffre d’affaires de l’enseigne faisant du « Deauville Flyer » le plus gros point de vente PMU de France.

•• En 2015, le PMU s’est inquiété du montant des sommes engagées. Si le parieur gagnait de l’argent, il en perdait aussi beaucoup. Afin de pallier cette situation, l’opérateur a conseillé à l’avocat-joueur d’utiliser une carte PMU qui doit être créditée en amont avant de parier. Mais fidèle au « Deauville Flyer », le gros joueur a refusé.

Or le solde négatif du joueur et le rythme de ses remboursements a continué d’inquiéter le PMU. Rodolphe Benat devait informer en temps réel l’entreprise de la situation de son meilleur client. L’entente n’a pas duré et le PMU aurait cherché à passer outre le patron du point de vente pour assurer en direct la gestion de l’un de ses plus gros parieurs. Petit à petit, celui-ci a cessé de parier au Deauville Flyer.

•• Rodolphe Benat a alors engagé des poursuites contre le PMU. Pour son avocat, interrogé par Le Parisien, « le PMU a droit de vie ou de mort sur les détaillants. Il peut les débrancher à tout moment. Il les soumet à des règles strictes dont il s’affranchit sans scrupule ».

Le patron du bar a assigné au civil le PMU pour la perte de gain qu’il pense avoir subie, mais il attaque aussi l’opérateur pour « exercice illégal de la profession de banquier ». En effet, en laissant le joueur miser à crédit, l’opérateur de paris aurait enfreint la loi qui interdit une telle chose.