Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
2 Avr 2023 | Profession
 

On ne l’attendait pas forcément sur ce terrain-là. Mais le PMU innove à fond dans le jeu virtuel … avec de vrais chevaux. 

L’opérateur de paris hippiques a vendu en quelques jours les 6 666 premiers NFT de son projet de « fantasy game » baptisé Stables (écuries en anglais), un jeu virtuel fondé sur l’acquisition et l’échange de NFT à l’effigie de vrais chevaux de course (voir 15 janvier). NFT comme Non Fungible Tokens (jetons numériques échangeables). 

« Si nous restons humbles, compte tenu du chemin encore à parcourir, nous sommes fiers au PMU de ce lancement réussi » explique, dans Les Échos, Emmanuelle Malecaze-Doublet, sa directrice générale. Nous reprenons l’article du magazine économique.

•• La vente s’est déroulée en deux étapes, avec un premier « drop » de 5 000 jetons non fongibles à destination des membres actifs de la communauté inscrits sur une liste d’attente (« whitelist »), dont près de 1 500 ont été écoulés en deux minutes. La vente a été ensuite ouverte au grand public et l’ensemble des 6 666 NFT ont trouvé preneur au prix unitaire de 99 euros, ou son équivalent en XTZ, la cryptomonnaie de la blockchain Tezos sur laquelle ont été émis les NFT.

« Ce succès, on le doit à cette communauté qui est au cœur du développement du projet » poursuit la dirigeante, dont le groupe a été accompagné par le « start-up studio » français 321founded pour développer Stables.

•• Depuis la mise en ligne de son site le 9 janvier, le PMU a en effet réussi le pari de réunir 30 000 membres actifs, dont 60 % à l’international. « Les projets Web3 qui fonctionnent sont ceux qui s’appuient sur leur communauté, et c’est une des raisons du succès de Stables » précise la dirigeante, qui compte « impliquer » celle-ci dans le développement du jeu, dont la sortie est prévue avant l’été.

À l’image de Sorare, la licorne tricolore qui développe des NFT associés à des joueurs de football ou de basket, les performances des chevaux virtuels seront liées à celles des originaux sur les hippodromes. L’objectif des joueurs sera de gagner des points, mais sans espoir de gains financiers, afin de ne pas entrer dans la catégorie des jeux d’argent régulés par l’Autorité nationale des Jeux.

Un point sur lequel le groupe ne s’interdit pas d’évoluer, voyant d’un bon œil le plan du gouvernement pour réguler ce secteur. « L’idée est de passer du gambling au gaming (du pari au jeu) », souligne Emmanuel Malecaze-Doublet.Plus globalement, l’offre Stables figure au cœur du plan stratégique du PMU pour les trois ans à venir, visant à recruter un million de nouveaux clients.

•• Selon Emmanuelle Malecaze-Doublet, cette incursion dans le Web3 est on ne peut plus logique, dans la mesure où « le PMU est une « entreprise tech », même si ce n’est pas forcément l’image qu’en a le public. Nous sommes une machine à transactions, nous pouvons traiter jusqu’à 2 000 paris par seconde, et la plupart des salariés sont des développeurs », rappelle la dirigeante.

L’entreprise a donc « tous les atouts pour réussir et se positionner au sein d’une économie en plein essor », poursuit-elle. Le rajeunissement de la cible, lui, ne gâche rien, même si l’objectif reste d’atteindre une nouvelle catégorie de joueurs, de tous âges.