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4 Fév 2014 | Pression normative
 

couv_plan_cancer_2014_2019« Objectif 10 : lancer le programme national de réduction du tabagisme » : voici de larges extraits des mesures, telles qu’elles apparaissent dans le document officiel du 3ème Plan Cancer 2014-2019.

« Le Plan lance le Programme national de réduction du tabagisme qui aura pour objectif une réduction d’un tiers de la prévalence du tabagisme quotidien dans la population adulte pour atteindre une prévalence de 22 % de fumeurs d’ici la fin du Plan. Cet effort mettra la France en situation de passer sous la barre des 20 % de fumeurs dans les 10 ans et pourra ainsi sauver près de 15 000 vies chaque année.

« Le Programme national de réduction du tabagisme reposera sur quatre grands principes : dissuader l’entrée dans le tabagisme pour éviter que celui-ci ne touche les enfants et ne s’installe chez les jeunes ; faciliter son arrêt ; mener une politique des prix cohérente avec l’objectif de santé publique; et associer les buralistes à cette démarche.

« Ce programme d’actions sera défini en concertation avec les parties prenantes avant l’été 2014. En tant que composante à la fois du Plan Cancer et de la Stratégie nationale de santé, il sera piloté par le ministre en charge de la santé. Les actions seront inscrites dans le PLFSS 2015 et dans la future loi de Santé publique.

♦ Eviter l’entrée dans le tabagisme, en priorité chez les
jeunes

Le Programme national de réduction du tabagisme visera à garantir l’effectivité de l’interdiction de la vente aux mineurs, et à réduire l’attractivité des produits du tabac, notamment pour les jeunes, en s’appuyant sur plusieurs orientations fortes :
• Renforcer l’application de la loi interdisant la vente aux mineurs, en garantissant sa bonne application avec les buralistes et en luttant contre tous les modes d’approvisionnement illégaux (vente de tabac sur Internet), et de la loi concernant l’interdiction de fumer dans les lieux fréquentés par les jeunes (établissements scolaires, discothèques, bars…).
• Réduire l’attractivité des produits du tabac en s’appuyant sur la nouvelle directive européenne sur les produits du tabac votée en 2014 et en s’inspirant des actions qui ont fait la preuve de leur efficacité dans d’autres pays.
• Améliorer l’efficacité des mesures contre le tabagisme passif, à travers par exemple des actions de communication telles que la charte « Ville sans tabac ».
• Mobiliser l’ensemble de la chaîne du système éducatif afin de sensibiliser les jeunes aux dangers du tabac et leur faire connaître les solutions d’aide à l’arrêt.

♦ Faciliter l’arrêt du tabagisme

Le Programme national de réduction du tabagisme s’appuiera sur trois
orientations fortes :
• Renforcer l’implication des professionnels de santé (médecins traitants, pharmaciens, infirmiers, médecins du travail, infirmières scolaires) ainsi que des établissements de santé (notamment via la charte « hôpital sans tabac ») dans la démarche d’arrêt du tabagisme.
• Rationaliser l’organisation des moyens d’information et d’orientation des fumeurs qui souhaitent s’arrêter en instituant un numéro unique permettant d’être orienté vers le professionnel le plus proche pour établir son programme personnalisé d’arrêt du tabac.
• Tripler le montant pris en charge du forfait de sevrage tabagique de 50 à 150 euros … pour trois populations particulièrement exposées et souhaitant s’arrêter de fumer : les jeunes de 20 à 30 ans ; les bénéficiaires de la CMU ; les malades atteints d’un cancer.

♦ Faire de la politique des prix du tabac un outil au service de la santé publique

L’augmentation significative des prix des produits du tabac est considérée comme la mesure la plus efficace et la moins coûteuse pour lutter contre le tabagisme, notamment chez les jeunes qui présentent la plus grande sensibilité aux variations de prix. Depuis 2005, le prix du tabac n’avait pas connu d’importantes augmentations et le tabagisme a progressé. Depuis 2012, une politique d’augmentation des prix a été entamée.
• Utiliser les hausses futures du prix de vente de l’ensemble des produits du tabac pour renforcer l’efficacité du Programme national de réduction du tabagisme.
• Affecter toute augmentation des recettes perçues sur le tabac à un Fonds dédié, destiné à la recherche sur le cancer, à sa prévention et à l’amélioration de sa prise en charge. Il sera piloté par le ministre en charge de la santé et le ministre en charge de la recherche.

♦ Mettre en œuvre une concertation nationale

L’efficience des politiques publiques de lutte contre le tabac passe par la prise en compte de l’ensemble des parties prenantes. Les buralistes sont une composante importante du tissu économique et social en ville et à la campagne et doivent être impliqués dans cette concertation. Le Programme national de réduction du tabagisme comprendra des mesures en faveur de la diversification de leur activité. Enfin, le Programme national de réduction du tabagisme devra investir la question de la transparence des liens d’intérêts entre les industriels du tabac et les acteurs publics.