De retour de Belgique, deux Afghans de 32 et 26 ans ont été interpellés dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 septembre à Saint-Denis alors qu’ils déchargeaient des cartons de cigarettes de contrefaçon. 3 850 cartouches ont été par ailleurs saisies, selon des informations du Parisien.
Ils sont soupçonnés de diriger l’un des plus gros spots français de vente de cigarettes à la sauvette, situé place de la Chapelle, à Paris (18ème), en s’occupant notamment de son approvisionnement (voir 27 juillet 2022, 7 février 2020).
•• À la faveur d’un « tuyau », les enquêteurs se mettent en mai dernier sur les traces d’un des deux hommes soupçonnés d’approvisionner « le Petit Kaboul », place de la Chapelle, où des dizaines d’Afghans vendent 5 euros le paquet de cigarettes. Sans doute le spot le plus couru avec celui de Barbès (voir 15 juillet 2021), situé à proximité, et celui des Quatre-Chemins à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis / voir 25 décembre 2021). Le trafic se déplace aussi devant de nombreuses gares RER franciliennes.
Dès le mois de septembre, les enquêteurs parviennent à déterminer que leur « cible » conduit une Ford Focus. En étudiant la géolocalisation du véhicule, les policiers déterminent qu’il se rend ainsi en Belgique trois fois par semaine, accompagné d’un complice, au volant d’un Mercedes Vito.
Dès que les deux hommes remettent le pied en France, ils sont pris en filature par la DCO ( Département de Lutte contre la Criminalité organisée). C’est comme cela qu’un box où les cartons de cigarettes étaient entreposés est découvert rue Marcadet (18ème), tout près du « Petit Kaboul ». C’est ici que les policiers mettront la main sur 1 800 cartouches (le reste a été saisi dans un des deux véhicules).
•• D’après une source proche de l’enquête, un « lieu récurrent de transaction » au retour de Belgique a également été localisé avenue du Président-Wilson, à Saint-Denis.
Finalement, les enquêteurs décident de déclencher leur opération à un retour de Belgique. « Le problème, c’est que les deux gars choisissent ce moment précis pour ne plus partir là-bas » rit jaune une source policière, « pendant quatre nuits, on est restés en alerte car on attendait le réapprovisionnement. Finalement, ils se sont enfin décidés à y retourner. »
•• Selon Le Parisien, les deux têtes du trafic se fournissaient auprès d’un réseau russophone.
Au tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) se déroulera en octobre le procès de plusieurs hommes, principalement ukrainiens et arméniens, accusés d’avoir alimenté une dizaine de grossistes dans toute l’Île-de-France (voir 9 juillet 2020). Ils contrôlaient des réseaux de vendeurs à la sauvette … Le coup de filet, mené par le même service du DCO, avait permis de mettre la main sur 33 000 cartouches dans un entrepôt de Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne). Photo : Le Parisien