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15 Juil 2021 | Trafic
 

Un document interne à la Préfecture de Police, que s’est procuré Le Parisien, dresse un bilan encourageant trois mois après la mise en place du dispositif de sécurité « Quartier témoin » à la Goutte-d’Or (18ème arrondissement de Paris / voir 3 mai). 

Ce dispositif hors norme s’articule autour de deux axes : la présence visible et massive des forces de l’ordre en patrouille dynamique et des opérations judiciaires de long court.

•• Le premier chaînon a permis une forte baisse des ventes à la sauvette (1 000 procès-verbaux dressés en trois mois )et du commerce des psychotropes. Le 21 juin, près de 20 000 cartouches de cigarettes ont été saisies, une marchandise destinée à être vendue près de la station de métro Barbès.

La note de la PP relève aujourd’hui une désertion du secteur par les vendeurs.

•• Pas tout à fait … pour les commerçants qui constatent des progrès mais voient toujours des trafiquants.

Boulevard de la Chapelle, trois camionnettes de la police nationale stationnent sur les trottoirs. Espacées d’une vingtaine de mètres, les forces de l’ordre à l’intérieur ont une vue directe sur les bouches du métro Barbès-Rochechouart. En un quart d’heure, huit jeunes se font contrôler et fouiller ; trois d’entre eux ont une cartouche de cigarettes cachée dans le pantalon.

Mais, le chargé d’une bijouterie boulevard Barbès estime que le trafic de cigarettes et leur vente à la sauvette sont encore bien implantés : « regardez-les, eux ! Ils sont là tous les jours de 9 heures à 19 heures, ils vendent des cigarettes et personne ne leur dit rien. »

Quatre jeunes sont postés devant sa boutique. En dix secondes, l’un d’eux sort un paquet de Marlboro de sous sa veste et encaisse le billet que lui tend un passant. « Ça fait trente-cinq ans que j’habite ici et c’est toujours la même chose ! À cause d’eux, les clients ont peur d’entrer dans ma boutique, s’indigne le septuagénaire. Les moyens policiers ne sont toujours pas assez importants pour éradiquer la délinquance. »

Tout au long de la matinée, quelques voitures de police circulent sur le boulevard Barbès. Mais, en s’enfonçant dans les petites rues perpendiculaires, elles sont quasiment absentes.

« Parfois, il y a d’énormes cars de CRS qui stationnent devant ma boutique » atteste un commerçant de la rue Doudeauville, « mais le reste du temps je ne les vois nulle part. C’est tout ou rien ». Installé dans le quartier depuis vingt ans, il consent que les amendes et procès-verbaux se multiplient : « pour la répression, c’est vrai qu’on est bons et qu’on s’améliore. Mais, en ce qui concerne la dissuasion, on est vraiment à la ramasse. »