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3 Mai 2021 | Trafic
 

Entre 2017 et 2020, les interpellations liées aux ventes de tabac de contrebande se sont multipliées de manière vertigineuse sur Paris et sa proche banlieue : +500 % pour le nombre de mis en cause, +630 % pour les gardes à vue.

Mais du côté de la Préfecture de police, l’heure est à un net renforcement des contrôles, selon Le Parisien.

•• Depuis une dizaine de jours, il y a une intensification très forte des contrôles à la Goutte-d’Or. Barbès est presque vide. C’est du jamais-vu … mais à la gare du Nord, à quelques centaines de mètres, en revanche, « c’est devenu l’embouteillage de vendeurs à la sauvette là-bas. Ils vous sautent dessus dès la sortie du métro » témoigne un riverain.

En effet, la vente illicite de tabac, de contrebande ou de contrefaçon, a pris une ampleur inédite ces dernières années à Paris et en petite couronne avec les augmentations du prix des cigarettes, reprend Le Parisien.

•• La Direction de la Sécurité de Proximité de l’Agglomeration parisienne (DSPAP) de la préfecture de police a donc resserré la pression. Selon le quotidien, entre 2017 et 2020, le nombre de suspects interpellés a explosé : + 500 % pour les personnes mises en cause, + 630 % pour les gardes à vue. Mais pour quelle réponse pénale ? « Pour une petite quantité de tabac, c’est très souvent un simple rappel à loi » regrette un policier en poste dans le Val-de-Marne.

En 2019, plus de 180 000 paquets de cigarettes, 1 100 paquets de tabac à chiquer et 152 kilos de tabac ont été saisis par la police parisienne.

En 2020, ces saisies de paquets de cigarettes ont plus que doublé (427 000 unités) et celles de tabac ont été multipliées par huit (près de 1,2 tonne). Avec le démantèlement d’un réseau alimentant les revendeurs de Barbès et d’Aubervilliers (voir 9 juillet 2020).

•• La « capitale » de la vente à la sauvette est le 18ème arrondissement, avec pour points névralgiques : Marx-Dormoy, la place de la Chapelle (photo), Barbès, les portes de Montmartre et de Clignancourt. Pour y remédier, le commissariat d’arrondissement a créé une brigade « sauvette et contrefaçon ».

Dans le 10ème arrondissement, le phénomène, jusque-là cantonné au boulevard de la Chapelle et à la gare du Nord, gagne du terrain vers le sud.

•• Les communes limitrophes, côté Seine-Saint-Denis, sont également très touchées. À elles seules, Saint-Denis et Aubervilliers représentent 20 % des faits constatés dans le département.

À Saint-Denis — au centre-ville et à la gare centrale —, une Zone d’Action prioritaire a été mise en place en janvier 2020 (voir 18 août et 28 septembre 2020).

•• Enfin, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne sont les départements relativement moins affectés de la petite couronne. Le trafic s’y concentre essentiellement aux abords de la station de métro Châtillon-Montrouge (voir 10 octobre 2020 et 16 janvier 2021) et à Créteil.

Avec un autre point noir : la commune de Villeneuve-Saint-Georges, qui concentre à elle seule plus de la moitié de l’activité du Val-de-Marne (voir 8 mars 2021 et 5 décembre 2020).