Débat consensuel entre Yves Martinet (président de l’Alliance contre le tabac) et Jean-Louis Touraine (député PS du Rhône) sur le plateau du 12/14 de LCI, le 1er octobre. Le député en a profité pour « promouvoir » sa proposition de loi sur les paquets (et cigarettes ?) neutres et standardisés, « resoumise au bureau de l’Assemblée nationale le mois prochain », a t’il précisé (voir Lemondedutabac du 7 août).
Sur l’efficacité de la hausse du 1er octobre, les deux médecins sont tombés d’accord pour la déclarer « insuffisante » et recommander « moins de (petites) hausses successives mais plutôt des grandes marches d’escalier ». Avec un bémol de Jean-Louis Touraine, signalant que les catégories de population fumant le plus aujourd’hui – les chômeurs et les jeunes en situation de précarité notable -, « risquent de se priver de choses essentielles, comme l’alimentation, pour continuer à s’acheter un paquet ».
Sur le sujet de la prévention, Yves Martinet, président de l’Alliance, appelle à nouveau à une meilleure prévention auprès des enfants « cible de l’industrie du tabac », mais par les seuls recours à des hausses de prix significatives et, toujours selon lui, à une meilleure application de la législation (vente aux moins de 18 ans et publicité sur le lieu de vente). Sans insister sur le rôle des parents ni de l’éducation nationale.
Jean-Louis Touraine rappelle que l’objectif de sa proposition de loi sur l’instauration des paquets neutres et standardisés consiste « à mettre fin au marketing que constitue le packaging ». A la différence de l’Australie, son projet décrit des paquets blancs, avec une typographie précise choisie par les autorités, pour indiquer la marque et les informations de composition. Le député précise que plusieurs études (sans les citer) avaient prouvé l’efficacité du paquet neutre et qu’une étude « grandeur nature » (l’Australie) allait encore la confirmer.
A propos des possibilités de report d’achat sur marché parallèle, ni l’un ni l’autre ne se sont prononcés.
A noter qu’Yves Martinet, sur l’arrêt du tabagisme, a préconisé « d’essayer soi-même en utilisant des substituts nicotiniques, avant d’aller consulter un médecin généraliste puis un tabacologue ». Ce qui n’est pas sans rappeler un certain débat sur l’hypocrisie … de la politique de santé publique en France (voir notre info Lemondedutabac du 2 octobre).