Les casinos français savourent enfin le retour à meilleure fortune. Leur exercice 2022-2023, commencé le 1er novembre dernier, s’annonce en effet sous de bons auspices, en dépit de l’inflation, selon Les Échos.
« On est assez surpris de voir des niveaux corrects, malgré le contexte actuel. Il y a une vraie reprise, les gens sont là » selon Romain Tranchant, président du groupe éponyme. « Sur les premiers mois, on observe une fréquentation en hausse de 7 % par rapport à 2019, avec une dépense moyenne similaire. En décembre, on a battu des records » se réjouit quant à lui Laurent Lassiaz, patron du groupe Joa.
•• Preuve de la vigueur de la reprise, le produit brut des jeux (PBJ) de l’ensemble des casinos a atteint 2,6 milliards d’euros, soit une hausse de 2,9 % par rapport à 2018-2019, selon le Service central des courses et jeux, qui supervise le secteur.
Le rapport de force entre les différents acteurs, lui, n’a pas vraiment bougé. Toujours leader du marché français, devant Partouche, Joa et Tranchant, le groupe Barrière « a placé cinq de ses établissements dans le top 6 » en termes de PBJ, se réjouit Éric Cavillon, son directeur général des casinos.
•• Quelques inquiétudes subsistent malgré tout, comme la hausse des prix de l’énergie, à laquelle est particulièrement exposé le secteur. « La principale problématique, c’est qu’il est délicat de réduire la consommation. Les appareils de jeux n’ont pas été faits pour supporter une mise hors tension de manière régulière » illustre le dirigeant de Partouche. Impossible, aussi, de répercuter la hausse des coûts sur le prix d’entrée, celle-ci étant gratuite.
Autre problème, et non des moindres : la concurrence des casinos en ligne, illégaux en France mais vers lesquels se tournent de nombreux joueurs. Alors que le phénomène a pu être aggravé durant les confinements, les casinotiers militent toujours pour créer une offre légale sur internet. « Les autorités en sont informées et sont très réceptives » assure Éric Cavillon.
D’après certaines estimations, le PBJ des casinos en ligne pourrait dépasser les 2 milliards d’euros, contre 2,6 milliards pour le marché légal. (voir 18 avril et 21 février 2021).