Selon une étude menée pour le compte du syndicat de « casinos traditionnels » Casinos de France et l’association d’opérateurs de jeux en ligne agréés (AFJEL), plus de 1 000 sites de casinos en ligne seraient aujourd’hui accessibles depuis l’Hexagone, dont plus de 200 sur lesquels il est possible d’ouvrir un compte.
Des chiffres qui suscitent la mobilisation de la nouvelle Autorité nationale des Jeux (ANJ) qui fait de la lutte contre l’offre illégale une priorité de son plan stratégique 2021-2023 (voir 25 juin et 4 novembre 2020).
•• « Il y a eu un développement du jeu en ligne avec la crise sanitaire qui s’est accompagné d’un développement du jeu illégal », souligne, dans Les Échos, sa présidente Isabelle Falque-Pierrotin. Or, en 2020, 141 sites illégaux – soit 322 noms de domaines afférents – ont seulement été épinglés, contre 127 en 2019.
En fait, face à la vivacité des flibustiers de l’Internet, la présidente de l’ANJ plaide plus que jamais pour l’octroi à l’autorité de régulation d’« une capacité de blocage administrative », l’ANJ n’ayant plus alors l’obligation de saisir la justice. Actuellement, il faut saisir le tribunal de Grande Instance de Paris, qui ne peut traiter qu’une grosse dizaine de dossiers tous les deux mois. L’obtention d’une telle prérogative implique d’en passer par la loi.
•• La présidente de l’ANJ souhaite aussi « solliciter » les moteurs de recherche et les réseaux sociaux pour l’aider, notamment pour communiquer auprès des joueurs du caractère illégal des sites de casino en ligne, manifestement aujourd’hui encore méconnu.
Mais le développement de ces sites, réputés addictifs, est de nature à relancer le débat sensible sur l’autorisation de jeux de casinos en ligne en France, reprend Les Échos. Le sujet est d’autant plus embarrassant que, dix ans après la mise en œuvre de la loi de 2010, l’offre illégale a été endiguée sur les segments de jeu autorisés et soumis à régulation.
Dans l’immédiat, les opérateurs agréés alertent sur ce phénomène invasif. Quant aux casinos traditionnels, ils sont perdants sur toute la ligne puisque sujets à fermeture administrative prolongée dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire.