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14 Juil 2022 | Profession
 

Une page est sans doute en train de se tourner. Dans d’anciens kiosques à journaux (voir 3 mars), ce sont des produits frais et non plus des nouvelles que les riverains viennent chercher : des paniers fermiers, en circuit court, conservés dans 76 casiers connectés, accessibles tous les jours de 6 heures à 22 heures 30. 

Le premier distributeur a été installé à Meudon (Hauts-de-Seine) en janvier 2021. Un deuxième kiosque a ouvert le 19 mai dans un écoquartier de Massy (Essonne). Un troisième a été inauguré la semaine dernière à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). D’autres villes du département devraient suivre dont Boulogne-Billancourt et Puteaux. Reportage du Journal du Dimanche. 

•• « C’est une approche innovante, qui vient en complément de démarches plus traditionnelles pour un accès à une alimentation saine et plus durable  » commente Nicolas Samsoen, le maire (UDI) de Massy.

« Le kiosque est un formidable outil pour créer du lien social, de la proximité au cœur de la vie du quartier en répondant à de nouveaux besoins » constate Marc Bollaert, le directeur général de MédiaKiosk, la filiale de JCDecaux spécialisée dans l’implantation et la gestion des kiosques à presse « et autres usages ». Aujourd’hui, 16 % des 540  kiosques franciliens ne vendent désormais plus de presse.

Sept ans après l’ouverture d’une première conciergerie de quartier à Saint-Paul (4e), en avril 2015, Lulu dans ma rue va bientôt ouvrir son dixième point parisien, dans le quartier du Sentier (2e). Des kiosques à fleurs ont éclos aussi, comme à Paris dans le quartier du Petit-Montrouge (14e) ou à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) …

•• La rénovation des 409 kiosques parisiens entreprise en 2018 et 2019 – initialement pour dynamiser la vente de la presse écrite – a favorisé cette évolution. Y compris pour les kiosquiers qui continuent à vendre des journaux et sont amenés à se diversifier pour survivre.

« On n’a pas le choix si on veut pouvoir payer les factures » soupire Nadia, qui occupe depuis un an et demi un petit pavillon à cinq minutes à pied des jardins du Trocadéro. « Même les piles, je les vends moins cher que le supermarché du coin » précise-t-elle. Elle est aussi devenue relais colis « pour faire redécouvrir le kiosque aux habitants du quartier », vend du café à emporter et propose pour les anniversaires un authentique journal du jour de naissance via un documentaliste passionné.

•• Marchand de presse ou magasin de souvenirs ? Dans ce kiosque des Champs-Élysées, les quotidiens et les revues disparaissent derrière les présentoirs de cartes postales, de posters de mangas plastifiés, de sacs en tissu estampillés Paris. À l’entrée, un chevalet informe sur les horaires de passage et les tarifs des bus touristiques Big Bus, tandis qu’un autre annonce « Boissons fraîches, cold drinks ».

Derrière la caisse, Jean-Pierre, 73 ans, quarante-cinq ans de kiosque. « Tant que ça marche bien, je suis là. Ça me permet de vivre correctement » … les touristes sont heureusement revenus.

•• Aujourd’hui, les kiosques représentent plus de la moitié (53 %) des diffuseurs de presse contre 27 % il y a quinze ans, du fait de la fermeture de plus de 480 points de vente, à Paris.

« On continue de développer nos kiosques presse » insiste Marc Bollaert, « une demande émerge dans les villes de banlieue où des maisons de la presse ferment. Grâce à notre modèle économique de financement par la publicité, cela ne coûte pas un centime à la municipalité. »

De nouveaux kiosques à journaux doivent ainsi ouvrir à Chelles (Seine-et-Marne), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Dugny (Seine-Saint-Denis) et Versailles (Yvelines). Marc Bollaert se veut confiant  : « dans les moments importants, pour s’informer sur des sujets cruciaux comme la guerre en Ukraine ou l’élection présidentielle, les Français se tournent vers la presse papier.  »