Les choses vont-elles se clarifier enfin ? Les ministères de l’Économie et du Logement veulent déterminer une fois pour toutes le statut juridique des « darkstores », ces magasins fermés au public qui servent d’entrepôt aux acteurs de la livraison ultrarapide (voir 11 mars et 15 février).
Une concertation a été ouverte entre les parties prenantes. En attendant, le Gouvernement les considèrerait comme des entrepôts, selon Les Échos.
•• À Paris comme à Nantes ou Bordeaux – le sujet se limite aux métropoles – les élus souhaitent la fermeture des « darkstores ». Ils sont réputés abîmer l’animation des centres-villes. Ces locaux sans public et souvent sans vitrine constituent des trous noirs dans les rues commerçantes.
Les commerçants voisins ne bénéficient pas du trafic de la clientèle. Les livreurs quand ils utilisent des deux roues motorisées, créent des nuisances, d’autant que le pic d’activité se situe entre 19 heures et 23 heures.
Selon l’Atelier parisien d’urbanisme, en février 2022, la capitale compterait 60 « darkstores » dont la moitié était installée dans d’anciens commerces et l’autre dans d’anciens bureaux et parkings ou d’entrepôts. On en dénombrerait officiellement 10 à Lyon, 2 à Nice et un à Nantes.
•• « Nous découvrons avec beaucoup d’inquiétude un projet d’arrêté qui légalise de fait les darkstores » s’est exclamé ce 17 août sur Twitter Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la Ville de Paris.
Le texte prévoit que si les entrepôts sont équipés d’un point de retrait des commandes accessibles au public, ils seraient considérés comme des commerces. Le Gouvernement a précisé ce 18 août que ce texte n’était qu’un document de travail et qu’il fallait attendre la fin de la consultation en cours.
Dans l’attente, l’exécutif précise le statut des « darkstores ». Il les considère de fait comme des entrepôts. Cela signifie que ceux qui s’installent dans d’anciens commerces doivent demander aux villes l’autorisation d’un changement de destination. Les villes ont toute liberté de préciser dans leurs plans locaux d’urbanisme si elles autorisent ce type de locaux et combien.
•• Reste que la question des points de retrait brouille les cartes. Si le « darkstore » ouvre un point de retrait, il accueille alors du public et peut être considéré comme un commerce et n’a dont pas l’obligation de demander un changement de destination.
Le débat ouvert lors des Assises du Commerce fin 2021 porte sur la part des activités, entreposage et commerce. Le gouvernement se défend de vouloir encourage le « quick commerce » mais le reconnaît comme une nouvelle tendance de consommation.
•• Après une floraison d’acteurs , le jeune marché de la livraison ultrarapide s’est resserré. Le nombre d’acteurs est passé de 9 à 4. Les levées de fonds qui ont financé cette activité se tarissent. Les experts estiment que le marché a représenté 150 millions d’euros en 2021 et 90 millions au cours des quatre premiers mois de 2022.
Le « quick commerce » reste marginal mais sur une dynamique de croissance. On n’a pas fini d’en reparler.