Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
30 Avr 2022 | Observatoire
 

C’est déjà l’une des enseignes préférées des Français. Mais, pour relancer une croissance atone, Picard propose désormais une offre non-alimentaire et une panoplie de nouveaux services. Visite à Chaville (Hauts-de-Seine) avec Le Parisien, dans un des trois magasins pilotes (voir 10 novembre 2018). 

•• Place au « serviciel », tout d’abord.

Près de l’entrée, à côté d’une nouvelle zone dédiée à la restauration sur place, un îlot central baptisé « Bienvenue en cuisine », tout de carrelage et de bois, avec caisse enregistreuse et mini-frigo, accueille notamment les clients venant chercher les articles en « click and collect », commandés en ligne et récupérés en boutique.

Cet îlot central accueille aussi un espace dégustation, où l’on peut goûter des macarons avant de les acheter dans la foulée. Autre nouveau service proposé, grâce à un partenariat avec « Le Petit Ballon » cette fois : scannez un produit, on conseille le bon petit vin, vendu sur place bien sûr, qui se mariera idéalement avec.

L’offre Picard s’étoffe en produits aussi. Chaque magasin rénové proposera désormais de nouveaux articles alimentaires (épices, café, ketchup, mais aussi graines en vrac) comme une offre non alimentaire : à côté des maniques ( gants de protection ) stars du moment, à 3,99 euros, trônent roulettes à pizzas, sacs de courses, thermos et autres tasses à café.

•• « Les magasins Picard étaient jugés efficaces mais un peu froids. Nous allons les rendre plus chaleureux et renforcer notre lien avec les clients », ambitionne Cathy Collart Geiger, la nouvelle PDG de Picard depuis juin 2020.

L’objectif est celui d’une reconquête, avec un cap assumé : passer de 1,5 à 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici fin 2026. Il faut dire que, ces dernières années, la croissance avoisinait 0,6 % par an, rien de flamboyant donc. Et l’enseigne avait clairement loupé le virage de la digitalisation.

La reconquête sera tout d’abord physique. Certains consommateurs n’allaient pas chez Picard, car leur magasin se trouvait à plus de 20 minutes de chez eux, et ils redoutaient un dégel des produits sur le chemin du retour … 200 nouvelles implantations ont été programmées, notamment dans des villes de 10 000 habitants d’où Picard était absent. L’enseigne, qui compte aujourd’hui 1 062 magasins, en ouvrira une quarantaine supplémentaire par an d’ici à 2026.

•• Un grand coup de collier a également été mis sur le digital. Depuis fin 2021, le « click and collect » a été généralisé. Et la livraison à domicile est passée de 25 à 100 % du territoire. Dans 165 magasins, un partenariat avec Deliveroo permet désormais une livraison express en 10 minutes.

Résultat, la part du digital dans le chiffre d’affaires a bondi de 2 à 4 % en deux ans. En ligne de mire : un client omnicanal (alliant visites sur place et commandes en ligne) qui dépense en moyenne deux fois plus qu’un client « à l’ancienne ».