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Alors que le pays compte encore 25 % de fumeurs quotidiens, le but est de passer sous la barre des 5 % à l’horizon 2032. « Il est tout à fait possible de l’atteindre, mais il faudra une politique volontariste conçue dans une optique de long terme » souligne Emmanuelle Béguinot, directrice du Comité national contre le Tabagisme (CNCT), dans Le Figaro, qui dévoile les propositions.

Leur coût financier est évalué à 140 millions d’euros par an. Le CNCT espère que ces propositions, réunies dans un livre blanc, seront reprises dans le nouveau plan de lutte, couvrant la période 2023 / 2027, que le gouvernement doit annoncer prochainement. Extraits du tour d’horizon par Le Figaro.

•• Continuer à augmenter le prix du tabac. La hausse des taxes, supérieure au niveau de l’inflation, est considérée comme l’outil le plus efficace de réduction du tabagisme. Le CNCT préconise de poursuivre cette politique, en prévoyant une augmentation continue de la fiscalité de 10 % par an. Cette stratégie doit s’accompagner d’un alignement entre produits pour éviter les transferts de consommation, vers le « tabac chauffé » notamment.

•• Interdire la vente de tabac aux moins de 21 ans. Le CNCT préconise de durcir la réglementation en relevant à 21 ans l’âge légal de vente des produits du tabac, puis en interdisant tout accès à cette substance aux personnes nées après 2014. Pour garantir l’effectivité de la mesure, le CNCT recommande de durcir les sanctions à l’encontre des buralistes contrevenant à la loi, notamment en supprimant les subventions qui leur sont accordées.

•• Supprimer les filtres. Ce dispositif ne protège pas les fumeurs. Il peut même avoir pour effet pervers d’entretenir une fausse impression de sécurité. En masquant l’âcreté du produit, le filtre favoriserait aussi l’initiation. Par ailleurs, ces bouts de plastique constituent un fléau pour l’environnement.

•• Développer les espaces sans tabac. Le CNCT plaide sur ce point pour la généralisation des expérimentations menées ici et là, ces dernières années. L’interdiction de fumer pourrait ainsi être décrétée au niveau national sur les plages, les terrasses extérieures, les parcs ou les stades. Un effort de sensibilisation en direction du monde de la culture, notamment le cinéma et la mode qui participent à la banalisation du tabagisme, est également attendu.

•• Mieux rembourser le sevrage. L’association plaide pour un meilleur remboursement des substituts nicotiniques (patchs, gommes, etc.) et pour un renforcement des services d’aide au sevrage. Selon le CNCT, l’accompagnement des fumeurs pendant l’arrêt « doit rester une priorité ». et l’effort doit être porté sur les publics vulnérables, notamment les femmes enceintes, les personnes précaires, les patients psychiatriques et les personnes incarcérées.

•• Interdire les cigarettes électroniques jetables. « L’industrie du tabac n’assume qu’une infime partie des coûts majeurs qu’elle occasionne pour la collectivité » note le CNCT, qui juge impératif de la faire participer. Le principe du pollueur-payeur devrait conduire à une interdiction des cigarettes électroniques jetables et des cigarettes chauffées, dont l’intégralité finit sous la forme de déchet.