Après Châtillon (voir 16 janvier 2021 et 10 octobre 2020) et Vaux-en-Velin (voir 19 janvier 2021), une nouvelle municipalité s’attaque au problème des vendeurs de tabac à la sauvette.
En effet, face à l’exaspération des voyageurs et des riverains, la mairie de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) a lancé, ce mardi 26 janvier, une opération « coup de poing » contre le trafic de cigarettes sur le parvis de la gare du RER. Un phénomène qui n’existait pas, il y a un an encore, dans la ville.
•• « Non aux trafics », « acheteurs de cigarettes à la sauvette, vous engraissez des réseaux mafieux », « vous n’êtes pas les bienvenus » : voici les messages adressés aux vendeurs et aux clients, affichés sur les vitres de la gare ou encore sur des pancartes et banderoles qui resteront accrochées pendant plusieurs semaines sur le parvis.
Plus qu’une opération de communication, c’est une opération de « sensibilisation » qu’entend ainsi mener le maire, Olivier Sarrabeyrouse,qui a distribué lui-même des tracts aux passants, écharpe tricolore sur l’épaule.
•• Le maire en est certain : « c’est d’abord la pauvreté qui pousse ces vendeurs à aller vendre et puis c’est une paupérisation de la population qui pousse les acheteurs à acheter un paquet à moitié prix quitte à se bousiller un peu plus la santé », déplore l’élu communiste dans un reportage de France Bleu.
Certains de ces vendeurs se sont déplacés vers Noisy-le-Sec ou encore Bobigny, car ils ont été chassés de villes où ils avaient leurs habitudes comme Saint-Denis ou encore La Courneuve. Autant de communes qui ont bénéficié de renforts policiers, dans le cadre notamment des Quartiers de Reconquête républicaine.
•• La crise du Covid-19 et les confinements de l’an passé ont joué aussi, toujours selon le maire.
Si le trafic est plus visible aujourd’hui, c’est parce qu’avant, certaines transactions se déroulaient dans les restaurants ou les bars du quartier, mais depuis leur fermeture, les vendeurs se sont retrouvés à la rue et ont poursuivi leurs affaires dans l’espace public.
•• Le maire de Noisy réclame lui aussi des renforts policiers à l’État. Mais ce ne sera utile que s’ils sont « adaptés », c’est à dire spécialisés dans la lutte contre ce genre de trafic : « il faut par exemple des policiers en civil, qui patrouillent sans arrêt, il faut aussi qu’il y ait un travail fait en amont en lien avec les douanes », assure Olivier Sarrabeyrouse.
En attendant l’arrivée éventuelle de ces renforts, les forces de l’ordre déjà présentes ont saisi plus de 2 000 paquets de cigarettes de contrebande dans le secteur de la gare de Noisy-le-Sec. D’après nos informations, la SNCF envisage d’installer une unité de sûreté ferroviaire dans des locaux situés à proximité de la gare.
•• De l’autre côté de la gare, France Bleu a croisé plusieurs vendeurs qui ont préféré s’éloigner pour proposer leurs cigarettes aux passants. Parmi eux, un Algérien qui s’est mis à la vente à la sauvette, il y a quelques mois, après avoir perdu ses jobs dans le bâtiment « à cause du Covid », confie-t-il.
Il explique que les cigarettes qu’il va chercher chez « un grossiste » viennent de Belgique. Sur un paquet vendu 5 euros, il gagne 1 euro.