Yvan Diligent, aux commandes d’un bar-tabac à Nevers, est sensible à tout ce qui touche au développement durable. La preuve.
Après le bar tout habillé de bois, le chauffage extérieur à granulés, la terrasse bioclimatique avec les lames et la toiture qui s’ouvrent, une nouvelle innovation verte vient d’être mise en place fin juillet : des toilettes sèches, à l’extérieur derrière l’établissement.
•• Le principe ? Ces toilettes fonctionnent sans eau, sans électricité, sans sciure, sans produit chimique. Elles sont éclairées par des panneaux solaires posés sur le toit. Aucune odeur ne s’en échappe.
Mode d’emploi ? Les déchets solides et les déchets liquides sont séparés. Puis, grâce au soleil et à un système d’air continu distribué par la cheminée apposée à la cabine (en bois de mélèze), les urines s’évaporent. Les matières fécales, elles, sont récupérées dans des paniers. Elles sont alors déshydratées, sans aucun retraitement et peuvent être transformées en compost. Le volume des déchets est ainsi réduit de 90 %.
Pour le lavage des mains, c’est tout simple. Un distributeur de gel hydro-alcoolique est à disposition.
•• Le buraliste mise sur une économie d’eau de 1 000 euros par an (l’achat et l’installation des toilettes sèches par l’entreprise Kazuba, située dans les Bouches-du-Rhône représentent un investissement de 12 000 euros). Pour l’entretien, en fonction des passages, il prévoit une vidange tous les ans.
« Cela peut peut-être donner des idées à des collectivités » glisse Yvan Diligent. Mais avec ces toilettes sèches, il a pu récupérer une surface de 11 mètres carrés au sein du bar-tabac. Une superficie qui va lui permettre de créer, début septembre, une cave à cigares avec trois vitrines.
Des projets ? Yvan Diligent en a encore quelques-uns en réserve. Déjà, un graff sera peint sur la façade des toilettes sèches.