Depuis des mois, les vendeurs à la sauvette de cigarettes de contrebande qui rôdent autour de la gare de Melun (Seine-et-Marne) sont dans le collimateur des forces de l’ordre (voir 23 décembre, 30 août et 7 mars 2022). L’année 2023 démarre sous les mêmes auspices. Les policiers viennent d’arrêter deux hommes qui alimentaient en cigarettes une vingtaine de vendeurs à la sauvette.
Ils ont été condamnés ce 24 janvier à des peines de prison ferme par le tribunal correctionnel de Melun, annonce Le Parisien.
•• Tout commence en octobre 2022, lorsque l’Unité de Lutte contre les Stupéfiants et l’Économie souterraine (Uses) de la Sûreté urbaine décide d’ouvrir une enquête. Ils se mettent rapidement sur la piste de celui qu’il soupçonne d’importer la marchandise. Les investigations diverses leur permettent d’identifier un Algérien en situation irrégulière, qui navigue entre l’Essonne et le Val-de-Marne.
Cet homme de 28 ans se rend régulièrement en Belgique pour en rapporter des Marlboro contrefaites. Selon les enquêteurs, il y aurait eu 18 voyages, avec généralement à chaque fois 6 cartons de 50 cartouches.
L’importateur achetait chaque paquet un euro. La marchandise était ensuite revendue à un autre Algérien en situation irrégulière, demeurant à Dammarie-les-Lys. Cet homme de 23 ans devait débourser 4 euros par paquet. C’est lui qui alimentait un réseau d’une vingtaine de vendeurs qui officiaient à la gare de Melun. Aux voyageurs, le paquet était vendu 5 euros.
•• Dans la nuit du 20 au 21 janvier dernier, les policiers décident de passer à l’action et interpellent l’importateur sur la Francilienne, du côté de l’Essonne. Dans la foulée, l’habitant de Dammarie est à son tour arrêté samedi au petit matin. Pas moins de 565 paquets de Marlboro de contrefaçon et 2 238 euros en numéraire ont été saisis. En tout, les enquêteurs estiment à 270 000 euros le montant des ventes effectuées depuis octobre. Et ils chiffrent à 550 000 euros la perte pour la marque.
En comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Melun, l’importateur a été condamné à 10 mois de prison ferme, peine qu’il effectuera sous le régime du bracelet électronique. Son complice de Dammarie a écopé de 8 mois de prison ferme, avec lui aussi un bracelet électronique. Pour le volet administratif, tous deux font l’objet par la préfecture d’une Invitation à quitter le Territoire français (IQTF).