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14 Fév 2022 | Trafic
 

Depuis plusieurs mois, les usagers de la gare de Melun (Seine-et-Marne) étaient abordés par des revendeurs proposant des paquets de cigarettes à 5 euros, de manière plus ou moins agressive. Les abords de la gare devraient retrouver de la tranquillité … au moins pour quelque temps.

Une quarantaine de policiers ont participé à une opération contre la vente de cigarettes de contrebande, ce 9 février, sur les deux parvis de l’enceinte ferroviaire et à ses abords. Au total, huit personnes ont été interpellées. Les deux organisateurs présumés du réseau ont quant à eux été « cueillis » à leur domicile, à Melun, selon La République de Seine-et-Marne.

•• À l’origine, ce sont des plaintes régulières des riverains et une note des services de renseignements territoriaux qui ont déclenché les investigations, au cœur de l’été. De discrètes surveillances sont établies et rapidement, deux individus apparaissent comme étant les principaux organisateurs.

L’un d’eux auraient d’ailleurs effectué des allers-retours fréquents en Belgique pour s’approvisionner. Le 2 octobre dernier, il est arrêté à l’entrée de Melun avec deux cartons contenant 100 cartouches…

•• Selon la police, près de 1 000 paquets étaient écoulés chaque jour dans cette gare qui voit passer près de 43 000 usagers quotidiens.

Les deux fournisseurs revendaient la cartouche 35 euros aux revendeurs qui eux écoulaient le paquet 5 euros. « Le réseau était très organisé et débutait dès l’ouverture de la gare, à 5 heures 30, jusqu’à sa fermeture », précise une source policière.

Et les saisies et interpellations de ces derniers mois laissent à penser à un trafic d’ampleur : de juillet 2021 à aujourd’hui, les policiers du commissariat de Melun, la police municipale et la police intercommunale des transports ont saisi 5 000 paquets et interpellé une cinquantaine de vendeurs à la sauvette. Un travail de Sisyphe puisqu’ils étaient immédiatement remplacés par d’autres.

•• « Ce trafic a généré des rixes, parfois à l’arme blanche entre des vendeurs cherchant à garder le contrôle des ventes », observe une source proche du dossier. Une voiture de location était parfois mise à disposition des vendeurs pour entreposer les cartouches et permettre un réapprovisionnement au gré des ventes.

Des perquisitions ont été menées au domicile des deux principaux suspects et une trentaine de cartouches ont été retrouvées. Toutefois, un policier estime que le stock principal n’a pas été découvert. Les cigarettes étaient importées de Belgique et étaient fabriquées dans « des usines clandestines de contrefaçon » (voir 28 janvier 2022 et 16 novembre 2021).

Placés en garde à vue, les deux principaux auteurs présumés ont finalement été déférés devant le parquet de Melun, ce 11 février.