Le 29 avril dernier, un bar-tabac des Ulis (Essonne) a été perquisitionné. Un « employé » de 62 ans vivait dans la cave dans des conditions indignes. De nombreux ordinateurs ont aussi été découverts, laissant penser à une activité de blanchiment via les cryptomonnaies …
Selon Le Parisien, une enquête a été ouverte pour « traite d’êtres humains commise en échange d’une rémunération ou d’un autre avantage », une qualification relativement rare. Elle a été confiée au commissariat de Palaiseau. Trois employés ont déjà été auditionnés dans le cadre de cette affaire, sans qu’aucune garde à vue n’ait lieu.
•• Sur la petite dalle commerçante des Ulis, tout le monde connaissait l’employé en question. Cet homme d’origine africaine, souvent épuisé et parfois boiteux, ouvrait le tabac le matin et servait les premiers cafés et galopins de bière aux clients depuis le comptoir. L’affaire est partie d’un signalement à l’Inspection du travail du « Comité contre l’esclavage moderne » (CCEM), une association qui a pris connaissance de la situation de l’employé début 2023. L’Inspection a ensuite saisi le parquet d’Évry-Courcouronnes.
Aux Ulis, tout le monde pensait que le vieil homme habitait « à l’étage » du bar. Mais, il a affirmé loger au sous-sol depuis 2011, dans une cave très exiguë sans fenêtre. Lors de la perquisition, les policiers accompagnés d’inspecteurs du travail ont découvert cette pièce à peine éclairée par une lampe reliée à une rallonge. Le « locataire » ne dispose que d’eau froide. Ses affaires sont entassées dans des sacs plastiques à même le sol. L’homme se trouve en situation irrégulière sur le territoire français. Il est « très sous-payé », indique une source proche du dossier.
•• Selon une source proche de l’enquête, le patron de l’établissement est déjà connu de la justice pour des faits de « soumission d’une personne vulnérable à du travail clandestin » il y a dix ans.
Lors de leur perquisition, les policiers sont tombés par hasard sur une quinzaine d’ordinateurs et des liasses de plusieurs milliers d’euros en espèces. Pour les policiers, il ne s’agit pas d’une salle de jeux, mais plutôt d’un potentiel système de blanchiment via les cryptomonnaies. Selon une source proche du dossier, une autre enquête a donc été ouverte pour « blanchiment » et confiée à la police judiciaire d’Évry.
Ces ordinateurs auraient servir à blanchir l’argent de divers trafics en « bitcoins ». Une méthode de blanchiment simple et rapide, très en vogue chez les malfaiteurs, avance Le Parisien. Photo : Le Parisien