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21 Déc 2014 | Observatoire
 

CannabisLa médiatisation du rapport du think tank Terra Nova (voir Lmdt des 19 et 21 décembre) amène à de nombreuses réactions, probablement poussées par certains politiques. N’oublions pas que Terra Nova  est proche du PS.

• Sur le site Atlantico, le sociologue Serge Karsenty, partisan de la « légalisation contrôlée » s’oppose à la création d’un monopole public du cannabis, préconisé par Terra Nova : « les auteurs (du rapport) ne se demandent pas quelle signification sociale se dégagerait d’un scénario de nationalisation du cannabis. Nous ne sommes plus en 1945. En France, tous les acteurs de santé publique se sont félicités qu’en 1995 l’État se dégage du monopole des tabacs, en ne conservant que le monopole de la distribution (…)
« D’autre part, l’État ne peut plus vendre un produit dangereux pour la santé aux yeux de toute la communauté scientifique et d’une large majorité de l’opinion. Un tel scénario est devenu irréversiblement impossible dans l’histoire de la santé publique et aucun gouvernement ne commettrait une telle bévue.

Et alors que fait-on ? A-t-on envie de répliquer à Serge Karsenty qui reconnaît : « le cannabis est l’objet de consommation de drogue illicite la plus répandue et dont le niveau stable résiste à la répression comme à la médicalisation ».

• Dans Le Journal du Dimanche de ce 21 décembre, Xavier Pommereau (directeur du Pôle de l’adolescent au CHU de Bordeaux) : « le scénario de Terra Nova d’une légalisation avec monopole d’État, qui compare le cannabis à un bien marchand comme le tabac, ne peut s’appliquer. L’idée qu’en augmentant le prix du gramme de cannabis, de 6 à 8,40 euros, la consommation et le marché noir baisseront est à côté de la plaque d’un point de vue de santé publique ! Si le cannabis de l’État n’est pas assez fort en THC, les jeunes iront ailleurs. En matière de danger, il faudrait plutôt comparer cannabis et vodka ».

Opinion différente du psychiatre et addictologue Laurent Karila (vice-président de SOS Addictions), toujours dans le JDD : il se montre favorable à la légalisation « à condition que 50 % de l’argent récolté par l’Etat soit investi dans la prévention, la recherche, des centres des soins, et pas dans des campagnes ponctuelles ».

À suivre.