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31 Mai 2016 | Pression normative
 

OMS jmst 2016 grandCe n’est pas la déferlante médiatique habituelle pour ce 31 mai « sans tabac » … Mais que reste-t-il à faire valoir après la promotion du paquet neutre et de la transposition de la directive européenne (voir Lmdt du 20 mai) … comme l’a montré le peu de résonance de la conférence d’Alliance contre le tabac (voir Lmdt du 30 mai).

La (vraie et bonne) question qui transparait serait plutôt : qu’est-ce qui fonctionne en France ?

•• On retiendra l’intervention de Jacques Osman, président de l’Office français de Santé et de Bien-être au Travail sur LCI :

J Osman OFTA• À propos de la dernière campagne anti-tabac sur les préjugés (voir Lmdt du 23 mai: « ça fait des années qu’on a expliqué tout cela et les gens n’arrêtent pas de fumer pour autant. Toutes les conséquences sont connues … Le modèle de santé publique contre le tabagisme a atteint ses limites. Il faut envisager de le remettre en question ».

• Le paquet neutre : « ça n’a pas fait des preuves extraordinaires. C’est toujours positif quand on veut toucher les jeunes. Mais, la réalité est beaucoup plus complexe. Il faut comprendre pourquoi dans d’autres pays européens ou aux États-Unis la prévalence est aux alentours de 15 %, tandis qu’en France c’est le double … alors qu’il y a trente ans, on était tous logés à la même enseigne ».

• En France, « depuis dix ans, on a lancé plein de choses et aujourd’hui, il y a toujours autant de fumeurs à 1 % près. Et si la consommation de cigarettes diminue, celle du tabac à rouler explose 

« On ne s’intéresse pas suffisamment au fumeur. On ne croit pas à la dimension holistique du tabagisme : on veut traiter un organe, alors qu’il faut s’occuper de la personne dans son ensemble. Je travaille beaucoup en entreprise où les gens me parlent beaucoup. Et quand on analyse leurs propos, il y a des choses beaucoup plus profondes que la nicotine ou le geste. Et aujourd’hui les tabacologues n’ont pas le temps de s’en occuper convenablement ».

•• Considération également énoncée par Christian Chevalier, président de l’Association francophone des diplômés et étudiants en tabacologie, sur RMC : « le tabagisme c’est d’abord un problème psychologique : sur 100 fumeurs, seuls 20 % sont accro sur le plan physique à la nicotine ». Il préconise plutôt que de rembourser l’e-cigarette ou les substituts d’ouvrir un crédit au sevrage tabagique (remboursé ensuite avec les économies réalisées) afin de payer les traitements et surtout les consultations, sous rémunérées actuellement (23 euros pour une heure alors qu’elles valent 100 euros).