Le député PS Frédéric Barbier, à la tête d’un groupe de travail sur l’avenir des buralistes, a indiqué, ce mercredi 22 avril, à l’AFP qu’il souhaitait notamment que ces derniers soient mieux rémunérés pour compenser la baisse des ventes induite par la lutte contre le tabagisme (voir Lmdt des 12 et 16 avril).
A la tête d’un groupe de travail parlementaire sur l’évolution du métier de buraliste, qui doit rendre un rapport à la rentrée, il veut faire passer en trois ans la part du prix du paquet de cigarettes qui revient aux buralistes de 8,54 à 11% et celle qui revient aux fabricants de 11,41% à 8,95%. La part de l’Etat resterait à 80,05%, ce qui constituerait une opération blanche pour l’Etat.
Pour le député, la hausse de la rémunération des buralistes serait une des mesures envisagées pour soutenir cette profession qui souffre de la politique de lutte contre le tabagisme, qui est l’un des principaux volets du projet de loi de « modernisation du système de santé », adopté mi-avril en première lecture à l’Assemblée.
« A partir du moment où l’on s’engage pour lutter contre le tabagisme, les ventes de tabac doivent baisser. Mais nous avons aussi un véritable réseau de proximité, source de cohésion sociale qu’il faut absolument pérenniser », a déclaré Frédéric Barbier, à l’AFP, à propos des 27.000 buralistes. Parmi les mesures possibles, certaines ont déjà été intégrées dans le projet de loi de santé, tel le renforcement des peines prévues pour vol, recel et trafic de tabac.
Toujours selon la dépêche, les députés du groupe SRC (Socialiste, républicain et citoyen) ont également obtenu l’engagement du gouvernement de traduire dans le droit français le protocole de l’Organisation mondiale de la Santé signé il y a deux ans par la France. Dans ce cadre, les fabricants devraient se voir obligés de rendre les contenants traçables (paquets et cartouches de cigarettes, mais aussi poches de tabac à rouler) pour lutter contre le commerce parallèle. Cette traçabilité permettra de mieux remonter les filières et de retrouver les contrebandiers et les voleurs.
Avec la revalorisation, ce sont, selon Frédéric Barbier, « 210 millions d’euros » qui seront affectés aux buralistes. « Il appartiendra aux fabricants de tabac de la financer à 100% », ajoute-t-il, soulignant que ce montant est à rapprocher du « milliard d’euros de profit annuel que fait l’industrie du tabac en France », peu imposée « dans le cadre de l’optimisation fiscale ».
Dressant un constat alarmant de la sécurité des buralistes, victimes d’agressions et de cambriolages quotidiens, le député estime en outre nécessaire d’autoriser les caméras vidéo à l’extérieur des bureaux de tabac, ce qui devrait, selon lui, décourager certains braquages.
Ces propositions se traduiront par un rapport puis par des amendements qui seront proposés lors du projet de loi de finances pour 2016, conclut la dépêche AFP.