Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
12 Avr 2018 | Profession
 

Certains indicateurs semblent l’indiquer (voir Lmdt des 20 mars et 6 avril), comme le rappelle Sud-Ouest à la une de son édition du 12 avril. Pour ce faire, le quotidien a interrogé deux « pointures » régionales aux antipodes …

L’égérie anti-tabac Michèle Delaunay (voir Lmdt du 29 juin 2017) et un professionnel de la vape, Charly Pairaud, vice-président de la Fivape et co-fondateur du fabricant français de e-liquide Vincent Dans Les Vapes (voir Lmdt des 24 mars 2018 et 12 octobre 2017).

•• « Quand j’étais députée, jusqu’en 2017, j’ai souvent plaidé pour le paquet à 10 euros. J’étais isolée, on me traitait de folle, je suis fière de ce combat » se souvient l’ex-députée bordelaise et ex-présidente d’Alliance contre le Tabac.

« Nous avons mis en place une batterie de mesures de « débanalisation », pour réduire l’attractivité de la cigarette, comme le paquet neutre, le « Moi(s) sans tabac » … Des dispositifs utiles, mais insuffisants sans hausse réelle du prix. Ces efforts sont couronnés aujourd’hui par l’augmentation sensible et assumée du prix du paquet. C’est un point décisif. »

« Aujourd’hui, le paquet à 8 euros, bientôt à 10 euros, c’est lisible », reprend Michèle Delaunay, qui salue la « forte détermination » de l’actuelle ministre de la santé, Agnès Buzyn. Et une nouveauté au plan politique : le front commun avec Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics.

•• Si certains experts ont établi que seules des hausses de prix fortes et répétées ont un effet sur le tabagisme, Charlie Pairaud, est plus circonspect : « Dans notre activité, la hausse du prix n’est pas immédiatement corrélée à une hausse de nos ventes. Il existe un vrai décalage lié au fait que les fumeurs font généralement des réserves de cigarettes avant une forte hausse comme la dernière. »

•• Et pourtant selon Sud-Ouest, certains spécialistes du secteur de la cigarette électronique estiment à + 16 % la progression des ventes de ces produits de vapotage … chez les buralistes, depuis mars.

Difficile d’en tirer des conclusions, d’autant que les données officielles concernant le marché de la cigarette électronique manquent cruellement, commente le quotidien. Et s’il se confirmait, ce taux montrerait un lien entre augmentation du prix du paquet et l’utilisation de l’e-cigarette,

•• Pour Charlie Pairaud, choisir le vapotage pour des raisons purement économiques ne garantit pas la fidélité à la cigarette électronique. « Les plus fragiles financièrement choisissent souvent des équipements bas coût, achetés généralement chez les buralistes. Ils sont souvent déçus par le produit.

« Avoir une cigarette électronique ne fait pas de vous un vapoteur. Devenir vapoteur nécessite un engagement humain et économique minimum, aux alentours de 60 euros pour s’équiper. Il faut également savoir que les fumeurs sont généralement des hédonistes. Pour quitter la cigarette il faut donc leur proposer une vape plaisir. »