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23 Fév 2022 | Trafic
 

Après Châtillon, une autre municipalité en région parisienne s’engage officiellement contre la vente à la sauvette (voir 1er février 2022).

Dans le quartier des 4 Routes à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), de très nombreux vendeurs de cigarettes à la sauvette sont présents à la sortie du métro  (voir 12 février 2022, 21 juillet et 30 septembre 2021).

Depuis le 15 décembre dernier, des commerçants et la mairie se mobilisent contre. Reportage de Bondy Blog. La mairie a installé 9 kakémonos jaunes qui encerclent l’arrêt de tramway pour une « communication ostentatoire » décrit Gilles Poux, maire PCF de La Courneuve depuis 1996.

Le message « La cigarette … de contrebande tue le quartier » est traduit en quatre langues (anglais, arabe, mandarin, ainsi qu’en tamoul) et s’adresse aux vendeurs et aux acheteurs de cigarettes selon la mairie. Des patrouilles de police supplémentaires viennent en appui de la mobilisation lancée.

•• Cela fait quelques années que le maire tente de mettre fin à ce qu’il appelle une « économie de survie », qu’il déplore « de plus en plus prégnante, voire agressive, dans un lieu de vie essentiel pour les Courneuviens ».

En mai 2019, pendant deux mois d’expérimentation, des agents de sécurité étaient présents de 10 heures à 22 heures aux 4 Routes pour dissuader les vendeurs à la sauvette. Un an plus tard, le quartier des 4 Routes a été inscrit dans le dispositif national des « quartiers de reconquêtes républicaines », ce qui a permis à la mairie d’augmenter les effectifs de police dans ce secteur.

En 2021, le rapport d’orientation budgétaire de la ville de La Courneuve a même inscrit cette lutte dans « les orientations municipales pour 2021 » dans un nouveau chapitre « Vivre mieux dans l’espace public », où la mairie y revendique « le droit à la tranquillité » des habitant(e)s. Une direction politique aussi portée par Fabien Roussel durant sa campagne présidentielle.

•• « On souhaite faire du quartier un lieu de rencontre, de convivialité et d’émancipation. Pas un lieu d’affrontement et d’oppression », développe le maire.

Il revendique « 230 interpellations, 140 gardes-à-vue et de nombreuses saisies de cigarettes et d’argent » depuis le 15 décembre dernier. L’élu se félicite d’ailleurs de cette mobilisation citoyenne. Elle aurait permis d’interpeller le préfet de police, de donner plus d’effectifs de police au quartier, et de rendre les décisions de justice plus coercitives.

•• Le buraliste, installé sur place depuis 12 ans, appelle régulièrement les forces de l’ordre. Mais, selon lui, malgré les arrestations, les vendeurs de cigarettes sont rarement poursuivis par la justice.

« C’est la routine pour eux les garde-à-vue. S’ils les aident c’est mieux aussi, en leur trouvant des solutions de formation pour qu’ils puissent voir la lumière. Parce que s’ils restent dans la rue, ça ramène au trafic », développe-t-il.

La mairie a prévu le déploiement d’équipes d’éducateurs et de médiateurs au lendemain des vacances de février.