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16 Déc 2022 | Profession
 

« Il n’y a pas d’explosion du jeu problématique » à l’occasion de la Coupe du monde de football, a déclaré à l’AFP Nicolas Béraud, fondateur et patron du site de paris sportifs en ligne Betclic (voir 25 octobre) et vice-président de l’Afjel, qui regroupe les opérateurs agréés du secteur. C’est ainsi que débute une dépêche AFP, signée Rebecca Frasquet que nous reprenons.

• Question : Les bons résultats de l’équipe de France influent-ils beaucoup sur le volume des paris sportifs en ligne (voir 30 novembre) ?

• Réponse : Le parcours de l’équipe de France a une grosse influence sur l’intérêt des amateurs de sport pour la compétition. Betclic est présent dans plusieurs pays d’Europe, nous sommes notamment très forts en Pologne, et après l’élimination de son équipe par la France, on a vu l’intérêt des parieurs polonais pour la Coupe du monde énormément baisser. Il y a le fait que votre équipe n’est plus en compétition et il y a la déception d’avoir perdu … Certains pays sont plus attachés à leur équipe que d’autres.

D’autres comme l’Angleterre, éliminée en quarts de finale, sont des pays de football et vont continuer à parier. 

Q : Que va rapporter cette Coupe du monde aux opérateurs de paris sportifs ?

• R : Sur cette Coupe du monde, il y aura 3 à 4 millions de parieurs en ligne et entre 500 et 600 millions de mises en France. Sur ces 500 millions d’euros, le revenu des opérateurs, c’est 15 % donc 75 millions, sur lesquels on reverse 55 %, donc 40 millions, à l’État.

Il reste donc 35 millions d’euros, que se partagent 17 opérateurs qui ont une licence de paris sportifs, mais les 5 premiers, la Française des Jeux, Winamax, Unibet, ZEbet et nous, nous nous partageons 90 % du marché. On parle donc de quelques millions de revenus pendant un mois d’activité. 

Et du côté des joueurs, si vous ramenez ça à ce qu’ils ont vraiment dépensé, c’est 15 % de ces 500 millions d’euros parce que le taux de retour aux joueurs est de 85 %. Cela représente des dépenses, par semaine, de 5 euros par parieur en moyenne. Si on regarde les chiffres froidement, on est vraiment sur des sommes raisonnables: c’est du divertissement. Il n’y a pas d’explosion du jeu problématique. Bien sûr comme dans toute moyenne, certains joueurs vont jouer plus, d’autres moins. 

• Q : Prenez-vous des mesures pour limiter la dépendance aux jeux en ligne ?

• R : Je suis fondateur et patron de Betclic, mais aussi vice-président de l’association française des opérateurs, l’Afjel. En 2019, la loi a demandé aux opérateurs de paris sportifs en ligne d’être plus vigilants sur ces sujets, et un gros travail a été fait pour encadrer et détecter de manière plus efficace les joueurs problématiques, qui risquent de jouer plus que leurs moyens, ou prendre des risques.

Selon des études sérieuses, ils représentent entre 0,5 % et 5 % des parieurs. Chez Betclic, nous avons fait une grande campagne de sensibilisation en octobre, pendant une semaine.

Je suis avant tout un amateur de sport et je veux que personne ne se mette en danger sur Betclic. Notre logiciel d’intelligence artificielle détecte des profils potentiellement à problèmes et une centaine de nos collaborateurs, dont une trentaine à temps plein, analysent ces profils et mettent en place des mesures adéquates: contacter les parieurs, leur signaler qu’ils peuvent se mettre des limites, s’auto-exclure pendant une période définie… Si on pense que certains sont à risque, on arrête de leur envoyer des promotions, des bonus, et on peut leur proposer de suspendre le compte, temporairement ou définitivement.

Notre ambition, c’est que dans trois ans, il y ait zéro joueur problématique chez nous.