Bouaye, Couëron, Orvault, Indre, Vue, Divatte-sur-Loire, Ancenis, Saint-Herblain … « Vingt-cinq cambriolages de bureaux de tabac, ou tentatives, depuis six mois partout dans le département. Ah, j’en ai oublié un, à Blain. »
Vingt-six donc, « plus quatre braquages », compte Philippe Glory, président de la Fédération des buralistes en Loire-Atlantique (et vice-président de la Confédération).
« C’est un vrai fléau. Nous ne sommes pas fatalistes, nous en avons ras le bol » déclare-t-il dans Ouest France.
•• Récemment, ce sont des « serials cambriolages » avec six buralistes visés et quatre suspects interpellés après une enquête rondement menée du Finistère à la Loire-Atlantique (voir 21, 28 et 30 novembre).
« Ça vient par vagues, avec des bandes organisées » constate-t-il. « L’augmentation du prix du tabac a accentué ces cambriolages. La valeur de la marchandise attire. Un paquet, qui vaut 10 euros dans le commerce, se revend 5 euros sur le marché parallèle. C’est attrayant financièrement et, surtout, c’est plus facile à refourguer que des bijoux. Nul besoin de receleurs, seulement des petites mains comme on en voit place du Commerce, à Nantes. Le trafic se fait même devant des bureaux de tabac ! » La traçabilité obligatoire des paquets de cigarettes, grâce à un codage imprimé, ne grille pas l’appétit des malfrats.
•• « À la demande des assurances et pour notre propre sécurité », Philippe Glory observe que les buralistes « font des efforts pour mieux se protéger ». Alarme, vidéo, bouton d’alerte, porte blindée et même générateur de brouillard. Lui a installé tout cet arsenal dans son établissement de Rezé.
Il conseille à ses collègues de contacter la police ou la gendarmerie, « car il est possible de faire avec eux un audit gratuit de son commerce, pour repérer les points de fragilité et améliorer la sécurité. Par exemple, c’est bien de mettre une porte blindée, mais si la cloison est en plaques de plâtre, ils casseront le mur … ». Photo : Ouest France