C’est une véritable tranche de vie des buralistes et de « la vie » de tous les jours que reflète, cette semaine, la rubrique judiciaire « Coups de barre » du Canard enchaîné.
Le tribunal de Bordeaux, en guise de scène. En tête du casting, un paumé de 19 ans, sans antécédents, qui vient de braquer le tabac-presse à 100 mètres de l’hôtel où il est logé par les services sociaux
Question du juge : « Vous avez été identifié grâce aux vidéosurveillances, car vous êtes un client habituel … pour les cigarettes et le Loto sportif … Vous avez foncé et mis un couteau sous la gorge de la caissière …
– « J’ai pas mis le couteau sur son cou … » interrompt le prévenu.
Réplique d’une jeune fille, dans la salle, aux côtés de son patron buraliste : « je l’ai senti, putain, ce couteau ! »
Le juge se tourne vers elle : « Madame, voulez-vous nous parler ? » … « Oh non ! ».
– « Monsieur, la caméra vous a filmé et c’est très clair » reprend le juge en se tournant vers le prévenu qui, fort de sa menace, s’était servi dans la caisse : 250 euros.
– « J’ai jamais voulu faire du mal à personne …
– « Ça suffit ! Un vol avec arme est un crime ! si vous préférez les assises, dites-le ! Le moindre des choses est de ne pas discuter quand on voit ce que vous avez fait … »
Un peu plus tard, le juge interpelle de nouveau le prévenu : « Vous regardez qui dans la salle, monsieur ?
– « Eh bé…celle que j’ai agressée !
– « Vous croyez qu’elle en a envie ?
– « J’aurais jamais pensé faire un truc pareil dans ma vie, je présente mes excuses … ».
Sentence : 18 mois, dont 9 ferme.