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4 Avr 2024 | Profession
 

La suppression par la France, ce 29 mars, de la limite dune cartouche pouvant être ramenée dun pays de lUE (voir 29 mars) ajoute un sentiment « douverture des vannes au trafic » pour les buralistes des Hautes-Pyrénées … Témoignages recueillis par La Dépêche du Midi sur la route pour lEspagne, via le tunnel de Bielsa.

« Ça plonge déjà. Les gens vont beaucoup en Espagne. Là où je commandais 30 cartouches pour le mois, jen prends 5 aujourdhui et je ne fais que du dépannage », constate la patronne d’un bar-tabac-alimentation à Laborde.

Plus loin, Arreau, à 45 minutes de la frontière, comptait deux tabacs jusqu’en 2022. « À chaque augmentation, on perd 30 % mais je suis pour la liberté du client et je comprends les gens … Mais est-ce quil est normal denvoyer les gens consommer chez le voisin ? », commente le buraliste (photo) stupéfait par le « manque de pragmatisme de l’État ».

« Grave problème de fiscalité : aller acheter les cartouches espagnoles … cest aussi synonyme de manger au resto, acheter de lalcool, faire les courses et le plein de carburant. Autant de taxes que les Français payent à lEspagne et pas à la France, alors quon cherche 20 milliards … » résume-t-il, prédisant « dans cinq ans, plus un bureau de tabac dans la vallée ».

« Il faut remettre la Douane, les contrôles », plaide sa collègue qui tient l’hôtel-bar-tabac de Guchen, plus haut. Certes, « mais, nous, on nen subira pas moins un bel impact à la baisse et comment feront-ils vraiment la différence entre conso perso et trafic », conclut à Saint-Lary le dernier buraliste avant la frontière.