La suppression par la France, ce 29 mars, de la limite d’une cartouche pouvant être ramenée d’un pays de l’UE (voir 29 mars) ajoute un sentiment « d’ouverture des vannes au trafic » pour les buralistes des Hautes-Pyrénées … Témoignages recueillis par La Dépêche du Midi sur la route pour l’Espagne, via le tunnel de Bielsa.
« Ça plonge déjà. Les gens vont beaucoup en Espagne. Là où je commandais 30 cartouches pour le mois, j’en prends 5 aujourd’hui et je ne fais que du dépannage », constate la patronne d’un bar-tabac-alimentation à Laborde.
Plus loin, Arreau, à 45 minutes de la frontière, comptait deux tabacs jusqu’en 2022. « À chaque augmentation, on perd 30 % mais je suis pour la liberté du client et je comprends les gens … Mais est-ce qu’il est normal d’envoyer les gens consommer chez le voisin ? », commente le buraliste (photo) stupéfait par le « manque de pragmatisme de l’État ».
« Grave problème de fiscalité : aller acheter les cartouches espagnoles … c’est aussi synonyme de manger au resto, acheter de l’alcool, faire les courses et le plein de carburant. Autant de taxes que les Français payent à l’Espagne et pas à la France, alors qu’on cherche 20 milliards … » résume-t-il, prédisant « dans cinq ans, plus un bureau de tabac dans la vallée ».
« Il faut remettre la Douane, les contrôles », plaide sa collègue qui tient l’hôtel-bar-tabac de Guchen, plus haut. Certes, « mais, nous, on n’en subira pas moins un bel impact à la baisse et comment feront-ils vraiment la différence entre conso perso et trafic », conclut à Saint-Lary le dernier buraliste avant la frontière.