Les buralistes calaisiens sont très inquiets depuis la publication du décret sur l’importation du tabac par les particuliers (voir 29 mars).
« Nous faisons un bond en arrière … C’est mauvais pour les buralistes, mais aussi pour la santé des gens. Cela va créer des problèmes, à savoir la fermeture de certains confrères et l’augmentation du trafic de cigarettes, sans oublier la baisse de la clientèle pour nous » assure, dans Nord Littoral, Sylvain Hodicq, président de la chambre syndicale des buralistes du Calaisis.
Même si l’acheteur français – en Belgique ou Luxembourg – doit être en état de prouver que ce sera pour sa consommation personnelle, Sylvain Hodicq est persuadé que cela ne ralentira pas le trafic.
Il avance que « seulement une personne sur dix acheteurs s’occupait de ramener de plus grosses quantités de cartouches que ce qui était jusqu’alors autorisé en France. Maintenant que ce décret est passé, les gens vont s’y mettre petit à petit » et engager ainsi un trafic à leur échelle, au-delà des proches.
La baisse de la clientèle se fait déjà ressentir. « Elle est déjà présente depuis les hausses du prix du tabac de début d’année. Mais depuis vendredi, j’ai vu la différence ! ». Le responsable syndical se soucie de ses confrères frontaliers. « Eux seront les plus touchés. Dans quelques années, si ça continue comme ça, ils n’existeront plus. »
Un confrère à Calais est dans une totale incompréhension : « ils autorisent à importer plus de tabac, mais ils demandent aux Douanes de vérifier de plus en plus de voitures. C’est contradictoire ! »