Aux portes de l’Espagne à Melles (Haute-Garonne / voir 9 et 11 mars), une vaste opération a été déployée ce samedi 31 août : 311 véhicules contrôlés,1 kilo de tabac à rouler et au total 750 paquets de cigarettes ont été saisis. Reportage de La Dépêche du Midi.
Des gendarmes et des agents de la police environnementale ont érigé un barrage à l’entrée de l’unique route conduisant à la péninsule ibérique. En quelques minutes, une petite dizaine d’automobilistes se retrouvent bloqués entre le ruisseau de Maudan et le poste de Douane.
Sur ordre de Christophe Amunzateguy, Procureur de la République de Saint-Gaudens, les forces de l’ordre effectuent, ce samedi 31 août, une série de contrôles. L’objectif est de traquer les produits phytosanitaires interdits et les excès d’achats de tabac.
•• Une retraitée, habituée à ses achats de cigarettes de l’autre côté des Pyrénées, semble décontenancée. Les gendarmes extraient une petite dizaine de cartouches du coffre de sa voiture. Jacques Dahan, délégué du Procureur, présent pour accélérer la procédure judiciaire, se montre pédagogue.
Il lui explique l’infraction commise : afin de préserver l’activité des buralistes français, il est interdit de transporter plus de quatre cartouches par personne majeure présente dans le véhicule (voir 11 avril). « Selon les directives du Procureur, au-dessus de ce seuil, la marchandise achetée à l’étranger est saisie avant d’être détruite sans qu’il y ait d’amende », détaille-t-il.
•• Au-dessus de 15 cartouches, la répression monte d’un cran. Un ressortissant algérien, titre de séjour en règle, en fait l’amère expérience. L’équipe du major Jean-Philippe Quersin, Commandant de la communauté de brigades de Luchon, fouille sa Clio. Dans un gros carton, 50 cartouches de Marlboro et 12 de Philip Morris.
Le conducteur est invité à sortir du véhicule. Le major procède à son audition dans l’un des bureaux du poste de Douane. Le gendarme lui demande s’il a des antécédents judiciaires. L’automobiliste répond par la négative. La conversation s’engage. Le contrevenant, domicilié à Villeneuve-sur-Lot, indique qu’il a « acheté pour 2 200 euros de cigarettes » dans différents magasins à Bossòst, petite ville espagnole au pied du Col du Portillon.
Le major estime que vu la quantité de produits retrouvée dans le véhicule, il s’agit d’un trafic. C’est un délit. « Selon les directives du Procureur, nous allons tout saisir et le magistrat vous avertira des suites judiciaires. Vous risquez d’être convoqué devant le tribunal correctionnel. » L’automobiliste n’en revient pas.
Il demande ingénument au militaire s’il « peut garder quelques paquets » … avant de se lancer dans une défense pour le moins hasardeuse : « je ne fais pas du tout de contrebande. Les clopes, c’est pour moi, ma femme et ses deux enfants, c’est tout ! Je viens une à deux fois par mois. »