
En cinq ans, la vente illégale de tabac a littéralement explosé. En Gironde, une mère et son fils, originaire de Libourne, vont comparaître devant la justice pour avoir alimenté un vaste trafic de cigarettes de contrefaçon dans la région via les réseaux sociaux. Initialement prévu ce 14 octobre, le procès est reporté.
C’est ainsi que débute une information de France 3 Nouvelle-Aquitaine que nous reprenons.
Le fils achetait des cartouches sur Telegram pour les revendre via son compte Snapchat, un business lucratif mené avec sa mère.
Plusieurs centaines de cartouches de contrefaçon et des dizaines de milliers d’euros en liquide ont été saisies à leur domicile.
« Le fils achetait 1 200 euros le carton de 50 cartouches, ce qui fait la cartouche à 25 euros. Puis, il la revendait à 40 euros, ce qui fait 15 euros de bénéfices par cartouche », précise Daniel Bruquel, expert et chef du service prévention du commerce illicite chez Philip Morris France, partie civile.
Telegram, Snapchat, Instagram, Facebook sont désormais des canaux alimentant le trafic de cigarettes de contrebande en France. Faciles à commander sur les réseaux sociaux, les paquets de cigarettes contrefaites coûtent seulement entre 3 et 5 euros, contre 12,50 euros dans les bureaux de tabac. La profession est dépassée par le phénomène qui ne cesse de croître depuis le confinement.
« On va avoir les canaux de distribution qui sont Marketplace, Snapchat, Insta, où il y a des codes qui vous amènent tout de suite à des cartouches de cigarettes, ou des paquets de cigarettes, avec de la livraison de façon immédiate. Ils sont parfaitement organisés pour ces canaux », décrit Antoine Bairras, buraliste du centre-ville de Bordeaux et président de la fédération des buralistes de la Gironde. Rassemblant 520 professionnels, elle s’est également portée partie civile dans l’affaire de trafic de Libourne.
Comment endiguer ce trafic sur les réseaux sociaux ? Les buralistes demandent des garde-fous, comme l’instauration de filtres sur les plateformes en ligne afin de repérer et surtout « empêcher la communication » entre consommateurs et trafiquants, ce qui pourrait freiner le marché parallèle. Celui-ci coûte cher à l’État et aux buralistes : le manque à gagner serait de l’ordre de 2 à 3 milliards d’euros.
Une solution partagée par le chef du service prévention du commerce illicite chez Philip Morris France.
« La loi interdit la vente de cigarettes sur les réseaux sociaux. Donc, Facebook ou Snapchat devraient être en capacité de dépister proactivement les contenus qui sont illégaux, comme ils le font déjà pour les propos injurieux. Il doit y avoir la même chose aujourd’hui sur les trafics de cigarettes ».




