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29 Mar 2022 | Profession
 

« Les espèces ne sont pas en voie de disparition ». Interview intéressante et significative de Christophe Baud-Berthier (Directeur des activités fiduciaires à la Banque de France) dans le Losange de mars (voir 4 mars). Extraits.

•• Sur les relations entre la Banque de France et les buralistes

Nous voyons d’un bon œil les initiatives qui ont été lancées par la Confédération pour aider les buralistes à se diversifier et qui impliquent des paiements en espèces : les paiements de proximité, Nickel, le cash back, les points relais bancaires, l’installation de DAB dans des établissements pilotes … Tout cela va dans le bon sens et cela nous donne envie de collaborer davantage avec le réseau des buralistes. 

Je rappelle que la Banque de France offre aux buralistes un service gratuit de formation aux signes d’authentification des billets. Les buralistes peuvent avoir accès à ces formations en faisant appel à la Confédération ou en consultant notre site Internet www. banque-france.fr.

•• Sur la disparition future de la monnaie fiduciaire

Je lis souvent des articles évoquant la fin des moyens de paiements en espèces. Comme nous vivons dans une société où le digital prend de plus en plus de place, on aurait tendance à penser que les billets et les pièces pourraient un jour disparaître.

Pourtant, la part des paiements en espèces chez les commerçants et entre particuliers demeure largement majoritaire. En 2019, 59 % des paiements entre particuliers et chez les commerçants « physiques » se sont faits en espèces. Et pour la zone euro, ce taux montait à 73 % ! (…)

Certes, la part des paiements en cash a diminué ces dernières années. Cela a été encore plus vrai pendant l’année 2020 où, avec la Covid-19, le nombre de paiements par carte bancaire et notoirement « sans contact » a beaucoup augmenté. Mais les pièces et les billets font de la résistance.

Malgré la diminution de l’usage des espèces, le nombre de billets émis par la Banque de France n’a jamais été aussi élevé. Depuis vingt ans, 28 milliards de billets ont été émis représentant un montant total de 1 500 milliards d’euros. Et pendant ces vingt années, la croissance moyenne du nombre de billets émis a été de 6 à 7 % par an. 

•• Sur les explications à cette résistance des espèces face aux moyens scripturaux

Les paiements en liquide résistent car ils ont de nombreux atouts. Les espèces sont un moyen de paiement doté du cours légal, gratuit (alors que le digital implique des commissions bancaires), universel et inclusif car, notamment pour des personnes en difficulté financière, les billets et les pièces sont des outils plus faciles, plus tangibles pour gérer un budget serré.

NDLR : rappelons que 40 % des Français sont dans le rouge avant la fin du mois.