Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
7 Oct 2022 | Profession
 

Face à la perspective d’une hausse des prix du tabac (voir 27 septembre) la diversification de l’activité s’impose chez de nombreux buralistes. Notamment près de la frontière luxembourgeoise … Enquête du Républicain Lorrain en Meurthe-et-Moselle.

Des hausses du prix du paquet, ce buraliste installé à Moutiers (35 kilomètres de la frontière luxembourgeoise), depuis 9 ans, en a donc vécu plus d’une. Celles qui se profilent – 50 centimes en 2023, 35 en 2024 – ne feront finalement qu’étoffer la liste.

•• « C’est à chaque fois la même chose (…) Baisse des ventes ne signifie pas baisse de la consommation. Ici, avec la présence du Luxembourg, on est bien placé pour en parler. Les gens vont se fournir là-bas. Et je ne parle pas de la contrebande. »

Derrière ce constat, qui ne date pas d’hier, le patron du tabac-presse comprend les fumeurs qui passent de l’autre côté de la frontière : « le prix du paquet a beau augmenter, un fumeur reste un fumeur. On n’arrête pas comme ça, du jour au lendemain, ou très rarement. Alors les gens s’adaptent. Et au lieu de venir tous les deux trois jours dans un bureau de tabac en France, ils vont se ravitailler au Lux et ne viennent ici que pour se dépanner. »

Ici, on trouve aussi tous ces produits de diversification : articles de presse, carterie, produits postaux, cigarettes électroniques, etc. D’ici à quelque temps, d’autres produits y seront aussi disponibles et « … je vais faire des travaux d’agrandissement. » Dans ce contexte, le projet témoigne d’une motivation encore intacte. « J’aime mon métier, le contact avec les gens. Le problème, c’est que certains n’arrivent plus à en vivre. D’où les fermetures de bureaux de tabac qui se multiplient … »

•• À quelques kilomètres de là, un buraliste installé à Jarny avance ses chiffres, sous couvert d’anonymat : « les ventes ont baissé de 20 à 30 % depuis 2005. » Lui aussi a diversifié son offre pour compenser. Vente de jeux à gratter, presse, bijoux fantaisie ou encore remise de colis. « Mais pour ne citer que ce dernier cas, il faut savoir qu’il y a cinq ans, on touchait 60 centimes par colis. Aujourd’hui, c’est 30 centimes maxi. Ça a fondu comme neige au soleil. »

« La crainte, c’est qu’un jour il n’y ait plus assez de buralistes pour fournir les besoins et que nous perdions le monopole » s’inquiète , en conclusion, le buraliste de Moutiers.