Stéphane Pallez n’avait pu recevoir son prix de Stratège de l’Année 2019, sous le parrainage des Échos, en raison de la pandémie …
Cependant, cette année-là, la présidente-directrice générale a su relever deux défis majeurs en accélérant la digitalisation de l’entreprise qu’elle dirige et en réussissant sa privatisation ainsi que son introduction en Bourse (voir 20 novembre 2019).
Deux paris qui n’étaient pas forcément gagnés d’avance, analyse Les Échos.
•• Ex-entreprise de culture monopolistique évoluant dans un cadre qui bougeait finalement peu, l’ancienne Française des Jeux aurait pu être fragilisée par l’arrivée d’une foule de nouveaux concurrents sur le marché des jeux d’argent.
Stéphane Pallez a su éviter ce piège en mobilisant l’entreprise et en faisant de la conquête de nouveaux marchés comme les paris sportifs via Internet un véritable levier de croissance (déjà environ 20 % du chiffre d’affaires). Et les résultats sont là. Pour la première fois cette année, plus d’un quart des paris collectés par la FDJ le seront via le numérique (voir 15 octobre 2021).
•• En réussissant cette révolution technologique, l’entreprise, qui engrange autour de 16 milliards d’euros de mises par an pour environ 2 milliards de chiffre d’affaires, s’est bien positionnée pour conserver son titre de deuxième loterie européenne. D’autant plus que le digital et les paris sportifs sont aussi deux leviers puissants pouvant contribuer à rajeunir la base des joueurs.
•• C’est d’ailleurs en partie ce virage digital réussi qui a contribué à l’autre succès de Stéphane Pallez : l’introduction en Bourse fin 2019 de la FDJ . Si l’ex de Bercy avait été choisie par l’État actionnaire de la FDJ, c’était d’ailleurs pour réussir la cotation de l’entreprise.
Succès populaire et financier (en particulier pour l’État, qui conserve 22 % du capital mais qui a empoché plus de deux milliards lors de l’opération), l’introduction en Bourse s’est aussi révélée payante sur la durée, le cours de l’action ayant plus que doublé depuis novembre 2019, en dépit de la crise du Covid.
•• L’énarque ne pourra cependant pas baisser la garde, car les défis restent nombreux.
Il faudra continuer d’entretenir de bonnes relations avec un réseau de détaillants sur le terrain qui pourraient se sentir menacés par les smartphones. Il faudra rivaliser avec des géants du numérique qui pourraient profiter des cryptomonnaies pour abolir les frontières et contourner les réglementations.
Et il faudra trouver le bon équilibre entre la conquête commerciale et les risques d’addiction, conclut le quotidien économique.