La Française des Jeux (FDJ), qui affiche des ambitions dans les jeux d’argent, du poker en ligne (voir 24 janvier 2023) aux paris hippiques (voir 20 septembre 2022), va racheter l’opérateur de la loterie nationale irlandaise, devenant pour la première fois de son histoire opérateur d’une loterie à l’étranger (voir 27 juillet 2023). Ainsi débute une dépêche de l’AFP, signée Rebecca Fresquet, que nous reprenons.
Jeudi le groupe privatisé en 2019, qui détient le monopole de la loterie en France, a annoncé dans un communiqué avoir signé un accord pour acquérir la totalité du capital de son homologue irlandais « pour une valeur d’entreprise de 350 millions d’euros ».
•• L’opération, que la FDJ pourrait financer via sa trésorerie – le groupe affiche un excédent net de trésorerie de 941 millions d’euros à fin juin – a précisé une porte-parole à l’AFP, devrait être finalisée au second semestre 2023, une fois obtenues les autorisations nécessaires, dont l’approbation du régulateur de la loterie nationale irlandaise.
Premier Lotteries Ireland (PLI), qui détient les droits exclusifs pour opérer la loterie nationale irlandaise jusqu’en 2034, réalise un chiffre d’affaires annuel de 140 millions d’euros sur ce qui est le 7ème marché européen des jeux d’argent et de hasard, précise la FDJ. Sa marge brute d’exploitation est « comparable » à celle de la FDJ et son produit brut des jeux est de 399 millions d’euros, distribué à 65% à quelque 4 000 associations caritatives, poursuit-elle dans son communiqué.
Premier Lotteries Ireland, qui compte plus de 200 salariés, propose une offre « d’environ 45 jeux, commercialisés dans un réseau diversifié de plus de 5 300 points de vente, et en ligne, avec plus de 15 % de mises digitales », selon la même source.
En 2014, la licence de la loterie nationale irlandaise avait été attribuée pour 20 ans, soit jusqu’en novembre 2034, à un consortium mené par le fonds de pension canadien Ontario Teachers’ Pension Plan, associé à An Post, la poste irlandaise, et au fonds de pension public An Post Pension Fund.
•• Avec cette opération, la FDJ « devient ainsi pour la première fois opérateur d’une loterie à l’étranger », s’est félicitée la PDG du groupe Stéphane Pallez, citée par un communiqué, ce qui s’inscrit dans sa « stratégie de développement international et (son) cœur de métier ».
Ces dernières années la FDJ, qui gère des jeux de tirage (Loto, Keno, Euromillions) et de grattage (Cash, Astro, Black Jack, Bingo…) a progressivement étendu ses activités au poker en ligne et aux paris sportifs (Parions Sport) et fait son entrée sur le marché des paris hippiques, en rachetant ZEbet (ZEturf).
Ce dernier détient environ 20 % de part de marché en France sur les paris hippiques en ligne et est présent aux Pays-Bas, en Belgique et en Espagne.
•• Jeudi la FDJ a annoncé en parallèle avoir dégagé au premier semestre 2023 un bénéfice net de 181 millions d’euros, en hausse de 13% sur un an.
Le groupe a aussi légèrement relevé son objectif de croissance de son chiffre d’affaires, tablant sur une hausse de « plus de 5 % » contre une fourchette allant de « 4 à 5 % » auparavant, avec un taux de marge brute d’exploitation courant « maintenu à environ 24 % » contre 23,3 % au premier semestre.
De janvier à juin le groupe affiche un chiffre d’affaires – l’addition du produit net des jeux et du produit des autres activités de la FDJ – de 1,29 milliard d’euros, en progression de 6,3 % sur un an. Il se répartit en 958 millions d’euros pour la loterie, en faible progression de 1,3 % et 257 millions d’euros pour les paris sportifs et les jeux en ligne en concurrence, en hausse de leur côté de 10 % sur la première moitié de l’année.