En un an, la FDJ a enregistré une hausse de 19 % des mises pour les jeux de grattage. Dans la grande loterie de la fortune facile, les Charentais, aux porte-monnaie bridés par la hausse des prix, ne manquent pas à l’appel. Reportage dans La Charente Libre.
« Les gens n’ont plus d’argent alors ils viennent s’offrir des petits cartons à gratter, une grille de loto, une mise sur un cheval. C’est en nette augmentation. La vie est dure, je les entends me le dire » constate le patron d’un bar-tabac à Angoulême (Charente).
•• Difficile de connaître exactement les dépenses des Charentais dans le jeu de hasard mais une statistique donne un indice.
La densité de points de vente Française des jeux (FDJ) dans le département est supérieure de plus de 25 % à la moyenne nationale selon l’Observatoire des Jeux (ODJ) et Santé publique France. C’est plus que tous ses voisins limitrophes. Le Charentais est donc sensible aux jeux ; les périodes de « disette » ne peuvent lui être que plus favorable, toujours selon La Charente Libre.
•• Sur la vitrine du bar-tabac, une pancarte : « Ici, le 23 juillet, un gagnant à cent euros ». Un joueur, la trentaine, gare son utilitaire à la va-vite devant l’établissement : « on sait qu’on ne va pas gagner des millions mais des petites sommes comme ça, là, de temps en temps, ça fait respirer. Un petit billet de 100 euros, ça vous refait un chariot de courses. Donc oui, ces pancartes, c’est aussi efficace que la pub de la télé de l’Euromillions et son pactole. »
•• Une buraliste sur la place Victor Hugo (photo), toujours à Angoulême, fait part d’un autre phénomène : « je vois de jeunes adultes, de plus en plus. Même si le jeu en ligne existe, un peu plus pensé pour eux, cela ne les empêche pas de venir ».
Sur son comptoir, la FDJ rivalise d’imagination pour attirer ce public, d’après le quotidien régional. Des nouveaux produits, toujours plus aguicheurs et surtout une chance certaine, comme offerte sur un plateau : c’est le cas de l’As de cœur, 500 000 euros à gagner, 1 chance sur 2,92. De quoi repartir du bon pied en pleine inflation. « Au magasin, on est en rupture de stock » confie la buraliste. . « Ce genre d’opération flash marche énormément. Les jeux de hasard vendent une part de rêve, on se voit riche en quelques secondes. » Photo : Charente Libre