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20 Nov 2019 | International, Vapotage
 

L’absence de réglementation sur le vapotage aux États-Unis (ce qui n’est pas le cas en Europe) donne le champ libre à de grandes batailles judiciaires. Comme souvent là-bas, les procureurs ne sont pas les derniers à y chercher à se mettre en lumières avec des déclarations fortes. 

Ainsi, la Californie et Los Angeles ont annoncé, ce lundi 18 novembre, avoir engagé des poursuites judiciaires contre Juul Labs, accusé d’avoir délibérément ciblé les mineurs dans ses pratiques de marketing pour les inciter à vapoter, rapporte l’AFP.

•• La plainte, déposée par le procureur fédéral de Californie et son homologue de la ville de Los Angeles, affirme aussi que Juul a manqué à ses obligations de vérification de l’âge des consommateurs dans cet état. Et lorsqu’elle l’a fait, la firme basée à San Francisco aurait indûment conservé les adresses électroniques des mineurs qu’elle avait identifiés comme tels pour leur envoyer des publicités.

•• En Californie, la loi interdit la vente de produits de vapotage contenant de la nicotine aux individus âgés de moins de 21 ans (voir le 11 mars 2016), ce qui n’aurait pas empêché Juul de commercialiser de tels produits avec des arômes séduisants pour les jeunes (mangue, menthe douce, crème brûlée, concombre …) indique la dépêche. Juul, qui a toujours démenti viser les mineurs, a cessé de commercialiser ces recharges au cours des dernières semaines (voir 18 octobre).

•• Selon un communiqué du procureur fédéral, citant les autorités sanitaires américaines, l’usage de ces produits aromatisés par des mineurs continue de croître rapidement aux États-Unis, notamment chez les collégiens et lycéens.

« Les ventes de Juul ont explosé et représentent maintenant plus de 64 % du marché du vapotage aux États-Unis » avance le communiqué. « Nous avons consenti trop d’efforts et investi trop d’argent dans la lutte contre le tabagisme pour rester les bras croisés alors que les Californiens succombent au vapotage et à l’addiction à la nicotine » insiste le rapporteur. « Juul a adopté les sinistres pratiques de l’industrie du tabac et recouru à des publicités visant les cibles les plus vulnérables sans se soucier de la santé publique » accuse-t-il.

•• Devançant une décision imminente des autorités sanitaires, Juul a annoncé récemment l’arrêt de la vente des recharges aromatisées à la menthe (voir le 8 novembre), après la publication d’une étude montrant que c’était le goût préféré des lycéens américains. Juul ne vend dorénavant que trois arômes : deux au tabac et un au menthol, lequel est différent de la menthe.

Certaines de ses pratiques de marketing ont valu, cet été à l’entreprise, l’ouverture d’une enquête de l’agence fédérale de protection des consommateurs, conclut la dépêche.