Entre ceux qui plaident pour le rôle de sevrage tabagique que peut jouer la cigarette électronique et ceux qui estiment que cette dernière, au contraire, mène tout droit au tabac … le débat fait rage. Particulièrement, ces jours-ci.
Ainsi, les études se suivent et ne se ressemblent pas en fonction des pays. Alors qu’une étude britannique se prononce en faveur de sa prescription médicale pour lutter contre le tabagisme (voir Lmdt des 19 et 20 août), des chercheurs américains suggèrent que chez les adolescents, elle aurait l’effet inverse. Cela, selon une enquête publiée, ce mardi 18 août, dans le Journal of The American Medical Association (Jama).
Celle-ci a été menée sur 2 530 collégiens de Los Angeles en Californie qui au départ, à l’automne 2013, avaient tous indiqué n’avoir jamais fumé de tabac. Ils étaient alors âgés de 14 ans et se trouvaient pour la plupart dans l’équivalent de la classe de troisième. Un an après, 25% des « vapoteurs » ont dit avoir essayé le tabac contre 9%, parmi ceux n’ayant jamais « vapoté ».
Les auteurs, chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Californie du sud, ont également déterminé que les 222 utilisateurs de cigarettes électroniques étaient déjà plus nombreux à avoir commencé à fumer du tabac, six mois après le début de cette enquête, que les 2 308 non-utilisateurs : à savoir 31% contre seulement 8%.
« Ces données fournissent une nouvelle indication que le vapotage paraît lié à un risque accru de commencer à fumer du tabac au début de l’adolescence », concluent-ils, même s’ils pondèrent en estimant que « d’autres recherches sont nécessaires pour établir l’existence d’une cause à effet ».
Selon eux, certains de ces jeunes pourraient être plus enclins à « vapoter » avant d’essayer le tabac car ils pensent que les cigarettes électroniques sont inoffensives ou ne créent pas d’accoutumance.
Il faut dire qu’aux États-Unis, l’expérimentation et l’usage de la cigarette électronique a triplé chez les jeunes en à peine un an (voir Lmdt du 17 avril) et qu’elle a dépassé pour la première fois celui des produits du tabac (voir Lmdt du 16 février).
En Europe, on est moins affirmatif quant à l’impact de la cigarette électronique sur une éventuelle entrée dans le tabagisme : au Royaume-Uni (voir Lmdt du 17 avril) comme en France (voir Lmdt du 22 avril), la motivation des jeunes porte plus sur « la découverte » que sur un vrai usage régulier.