Près de trois mois après le début d’incendie subi au plus fort des émeutes urbaines, dans la nuit du 29 au 30 juin, l’incontournable bar-tabac du quartier La Médoquine, à Talence (Gironde), a rouvert ses portes mi-septembre, sans attendre la livraison des nouveaux rideaux et baies vitrées.
La façade a beau être noircie par la suie et le store grignoté sous l’effet de la chaleur, impossible de manquer les tags qui traversent les rideaux métalliques, toujours baissés.
•• Seulement deux tables en terrasse, contre quatre ou cinq en temps normal, un comptoir plongé dans la semi-pénombre, mais les habitués ont fait leur retour, à voir le défilé de clients au guichet, rapporte Sud-Ouest.
Début août, le Bordelais et ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazenave, ne s’y était pas trompé, mettant en avant, ici même, le versement de 10 000 euros pour les buralistes pris pour cible et fermés au moins trois jours ; une mesure négociée par la Confédération des buralistes (voir 3 août).
Le jeune patron de 23 ans attend pour l’automne cette aide, fléchée pour des travaux de sécurisation. Mais, soucieux de reconstituer « de la trésorerie », il a préféré rouvrir après deux mois et demi d’inactivité.
•• Lui qui habite derrière l’établissement a vécu aux premières loges du sinistre, entre les tirs de mortier sur la façade et la vision d’assaillants affairés à mettre le feu à des containers à poubelles, dûment aspergés d’essence : trois hommes âgés de 19 à 25 ans ont été interpellés début août et devaient être placés en détention provisoire … « Si je suis encore là, oui, c’est que je regarde devant. »
Reste à composer avec les délais des fournisseurs : les baies vitrées ne sont pas annoncées avant la Toussaint, mais le patron attend les rideaux métalliques dès cette semaine. Il pourra enfin les relever et son établissement retrouver tant une devanture digne. Photo : Sud-Ouest