Un buraliste à Paris a été victime des émeutes, dans la nuit du 29 au 30 juin. Au petit matin, il a découvert le rideau de fer de son bar-tabac éventré, la porte fracturée. À l’intérieur, les cigarettes, les tickets à gratter et la caisse avaient disparu …
Deux mois après, tout est réparé. Mais le quotidien n’est toujours pas revenu à la normale. Le buraliste tourne avec un tiers de son stock habituel : « on n’est pas en capacité financière d’aller chercher de grosses quantités, donc à chaque fois je me réapprovisionne en petites quantités. » déclare-t-il à l’équipe de « RMC s’engage avec vous » dans « Appoline Matin » de ce 21 août. « On n’a pas la trésorerie pour faire face à la fois aux charges fixe et en même temps s’approvisionner correctement » poursuit-t-il.
•• Il a dû prendre un crédit de 30 000 euros pour pouvoir avancer les frais de réparations et trouver de quoi racheter, un peu, de stock. L’expert de son assurance est passé constater les dégâts mais le buraliste attend toujours sa réponse, deux mois après.
Durant l’été, le Gouvernement a, certes, présenté une aide de 10 000 euros pour les buralistes, négociée par la Confédération (voir 8 août).
Pour bénéficier de cette indemnité, il faut avoir fermé au moins trois jours, sauf que, justement, le patron du bar-tabac a tout fait pour rouvrir le plus vite possible, dès le lendemain du pillage, quitte à payer plus cher pour des réparations d’urgence : « ça ne veut pas forcément dire qu’on travaille de façon optimale quand on reste ouvert. Il y a eu des jours je n’avais quasiment plus de cigarettes, où on vendait très peu, où ne faisait pas nos chiffres. C’était un principe de rester ouvert même dans la difficulté … »
•• L’équipe de RMC a appelé le ministère des Comptes Publics qui explique que, pour l’instant, rien d’autre n’est prévu spécifiquement pour les buralistes. Cependant, le buraliste peut toujours bénéficier des mesures mises en place pour tous les commerçants comme l’étalement des charges sociales, explique le ministère.
Il peut également compter sur la Région Île-de-France qui a mis en place une aide pouvant aller jusqu’à 10 000 euros pour les professionnels victimes des émeutes, afin de permettre de couvrir en partie le reste à charge après le passage des assurances. (Voir aussi 31 juillet).