Après une longue période d’hésitation, les patrons du « Colvert » à Amiens – qui a été pillé, saccagé et incendié dans la nuit du 28 au 29 juin, lors des émeutes urbaines (voir 1er juillet) – ont décidé de finalement rouvrir. Ils réclament un soutien de la mairie. Explications dans Le Courrier Picard.
Malgré une période de doutes, le couple a décidé de relancer l’activité.
•• « On rouvrira bien mais on ne sait pas encore quand. On s’est beaucoup investis dans ce commerce et pour le quartier. Je pense qu’il faudra attendre au moins 2024, car les dégâts sont très importants après le pillage, le saccage et l’incendie. Nous étions écœurés d’être pillés et saccagés. Cela a dépassé les bornes », témoigne le buraliste.
Le calendrier demeure incertain. Car quasiment un mois après les violences urbaines, les dégâts restent encore à chiffrer. « Nous attendons le retour des assurances et de l’expert pour début août. Car tout a été volé puis incendié avec une palette. La fumée a également tout endommagé. Tout est perdu. Après les expertises, in faudra ensuite voir pour les travaux, or les artisans seront ensuite en vacances », poursuit-il. « Cela prendra du temps, car pour rouvrir, il ne faudra pas seulement remettre des meubles et les produits », insiste sa femme.
•• Si les démarches auprès de l’Urssaf et du Trésor public ont permis de préserver la trésorerie, en attendant le soutien financier de l’État, c’est au niveau local que les deux buralistes se tournent.
« Le jour même des émeutes, la maire, Brigitte Fouré, nous a dit qu’elle nous aiderait. Nous attendons des subventions localement, autres que celles de l’État. Nous ne voulons pas d’aides remboursables, car nous avons déjà une baisse du chiffre d’affaires de 30 % sur le tabac. Le boulanger et le boucher souffrent également », indique la buraliste.
Le couple met également sur la table l’épineuse question de la sécurité, bien connue des polices nationale et municipale. « Avant le pillage du tabac, j’avais demandé plus de sécurité à la mairie, car des rumeurs ciblaient notre commerce. Il faut que la Ville fasse un effort, il faut re-sécuriser le quartier », conclut-il.