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6 Août 2023 | Profession
 

Le 29 juin dernier, un tabac-presse-loto du quartier Europe à Saint-Quentin (Aisne) a été lune des cibles de la nuit d’émeutes urbaines. Ce jeudi 3 août, le buraliste et les employés ont enfin pu y revenir pour constater les dégâts et envisager lavenir. Témoignage dans LAisne Nouvelle.

La planche de bois qui a remplacé la porte d’entrée vient d’être retirée laissant entrevoir l’intérieur du commerce. On y aperçoit du noir. Beaucoup de noir. Au milieu du tas de gravats et de ces murs de suie, un homme en combinaison blanche s’active dans ce qu’il reste de son tabac-presse.

•• « Cest la première fois que je peux revenir ici depuis la nuit d’émeute » témoigne le buraliste à la tête du magasin depuis onze ans.

Depuis cette sombre nuit du 29 juin, il a eu le temps d’accuser le coup et n’est donc pas surpris par l’étendue des dégâts. Son commerce au cœur du centre commercial jouxte le supermarché Auchan détruit par les flammes. Dans la boutique qui sert aussi de relais colis, les émeutiers avaient placé un container dans l’entrée et y ont mis le feu. Dans les jours qui ont suivi, par mesure de sécurité en raison de la fragilité de la structure, les experts en ont interdit l’accès.

Un arrêté pris au début du mois d’août vient de donner le feu vert pour y pénétrer. Le plus dur commence sans doute : « je suis dépité mais pas découragé, c’est toute ma vie ici. On va repartir à zéro et tout reconstruire. »

•• À quand louverture ? « Pas avant 2025. Tout est à refaire, l’électricité, le mobilier, les murs, à mon avis il y en a pour 200 000 euros de travaux ». Il n’a pas encore de chiffrage précis puisqu’aucun expert n’avait encore pu rentrer pour évaluer précisément les dégâts. Conséquences, les assurances sont en stand-by aussi et le buraliste n’a encore pu être indemnisé.

Première tâche : un fastidieux inventaire qui s’effectue dehors sous les arcades. « Là on compte tous les journaux encore en état pour les renvoyer au dépôt », confie l’employée.

Beaucoup dhabitants du quartier sarrêtent pour lui témoigner son soutien. Elle en a besoin car depuis un mois ses revenus sont à zéro : « cest le CCAS qui me nourrit. La Ville a fait du bon travail pour maider. Je vis avec mon fils. Il devait commencer ici le 1er juillet pour un job d’été. On subit directement les conséquences de ce qu’il sest passé ce soir-là. » (Voir aussi 3 août, 31 et 28 juillet)