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26 Mar 2022 | Profession
 

Dans le cadre de sa rubrique « L’actualité des élections », le quotidien régional Sud-Ouest donne la parole à Philipe Coy. Nous reprenons l’intégralité de l’interview.

•• L’élection présidentielle est-elle, pour les buralistes, l’occasion d’interpeller les candidats ?

Philippe Coy :  Nous faisons passer des messages tout le long de l’année et nous n’attendons pas ce moment important de la vie démocratique française pour interpeller les pouvoirs publics ou les responsables politiques. 

Pour tout vous dire, je trouve un peu surfaite l’idée de lettre ouverte dans les journaux ou de questionnaire adressé aux candidats. Nous préférons le terrain où nous sommes tous les jours et je participerai, par exemple, au Salon des élus locaux de Nouvelle-Aquitaine le 30 mars. Les élections vont passer, personne ne sait qui dirigera le ministère des Comptes publics, qui est notre référent et notre interlocuteur principal, mais la machine de l’État ne s’arrêtera pas. 

•• Vous avez néanmoins participé à un manifeste de la FNSEA « pour des ruralités vivantes » …

P. C. : … C’est un manifeste en dix points, nous y avons contribué sur deux points. Nous avons aussi apporté notre pierre à des débats, organisés par la Confédération des Petites et Moyennes entreprises (CPME). La ruralité nous concerne au premier plan. 42 % des 23 500 buralistes français se situent dans des communes de moins de 3 500 habitants et, bien souvent, ils restent le seul commerce ouvert alors que ces villages attirent de plus en plus de citadins, comme on l’a constaté avec la crise sanitaire.

Avec la Transformation que nous avons engagée de nos commerces, en partenariat avec l’État – grâce à un protocole qui s’achève en 2022 et dont nous préparons la suite – nous buralistes, nous proposons de nombreux services, utiles aux habitants.  Aujourd’hui, il y a seulement 42 % de fumeurs parmi les personnes qui entrent dans nos magasins car nous avons su adapter et moderniser notre réseau. C’était un défi pour la profession et elle l’a relevé. Le principal était de muter sans se renier.

•• Restez-vous mobilisés sur la question de la santé publique et du tabac ?

P. C. : Oui, bien sûr, car on constate une recrudescence du marché parallèle, juste après la crise sanitaire.

Il y a d’abord les achats transfrontaliers qui ont repris ainsi que les cigarettes de contrefaçon, mises sur le marché par les réseaux mafieux. Pendant le confinement, on avait observé une hausse des ventes de tabac dans nos commerces. Non pas que les Français aient fumé plus pendant cette période mais, étant interdits de déplacement, ils ont acheté leur tabac chez les buralistes, qui ont fait partie des commerces essentiels ayant pu rester ouverts.

Là encore, nous alertons les pouvoirs publics sur les dangers de ces cigarettes dont on ne connaît pas la composition précise et qui génèrent des guerres de gangs, souvent mortelles.

Sur ce sujet de la santé publique, nous disons aussi que la solution de la pression fiscale et de la seule hausse du paquet de cigarettes n’a pas été si miraculeuse que ça. Nous préférons encourager la prévention et la pédagogie. Ceux qui prônent un paquet à 15 euros, voire plus, ne font que du populisme et, indirectement, favorisent le commerce illégal (voir 17 mars et 21 février).