Dans une tribune publiée dans Le Monde, des spécialistes de la santé publique interpellent les candidats à l’élection présidentielle et font des propositions pour réduire les maladies, le handicap et la mortalité prématurée.
Parmi ces propositions : l’augmentation progressive du prix du paquet de cigarettes jusqu’à son doublement, soit 20 euros.
Invité de RMC ce mercredi matin, le professeur Bernard Basset (président de l’association « Addictions France ») fait partie des signataires et a défendu à fond cette mesure avec des arguments … qui relèvent de l’ancien temps, c’est à dire peu confrontés à la réalité.
•• « Il faut passer le prix du paquet de cigarettes à 20 euros car le tabac est un tueur absolu, on connaît l’effet du prix sur la consommation. Le tabac tue un consommateur sur deux. Décourager la consommation par le prix, parait tout à fait logique ».
Il souligne également que les taxes liées au paquet de cigarette ne sont pas un réel bénéfice pour l’État car ne couvrant que 40 % des dépenses de santé liées à la cigarette.
Selon lui, cette mesure servirait également à contrecarrer l’influence des lobbies (sic) : « Les lobbies sont très présents encore aujourd’hui. Ils essaient de contourner l’interdiction de publicité en réinvestissant les sports mécaniques, l’e-cigarette, en essayant de montrer une face plus favorable avec de nouveaux produits comme le tabac chauffé qui est très nocif », lance-t-il reconnaissant en revanche …que la cigarette électronique serait moins dangereuse.
•• Il estime qu’il faut surtout décourager les jeunes et également interdire le tabac sur les terrasses.
« Plus on commence tôt, plus on fume longtemps et augmenter le prix du paquet, cela décourage l’entrée dans le tabac des jeunes. On vise une génération sans tabac. Même dans l’espace public, on doit décourager la consommation de tabac. L’usage du tabac doit être limité à l’espace privé », estime Bernard Basset tout en assurant qu’il ne faut pas interdire totalement la consommation mais que c’est la banalisation de la cigarette qui devrait être interdite.
À voir si les candidats à la présidentielle reprendront cette proposition choc à une heure où l’inflation et l’augmentation des prix de l’énergie asphyxient également des millions de Français … commente RMC.