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5 Juin 2015 | Observatoire
 

CJCPrès de 40% des jeunes qui se rendent dans les « Consultations jeunes Consommateurs » (CJC) sont mineurs, selon une étude qui esquisse un profil « de garçon, très jeune, déjà interpellé pour usage ou détention de stupéfiants, et souvent contraint par un tiers à consulter ». 

Animées par des professionnels de la santé, les CJC accueillent les jeunes de moins de 25 ans ainsi que leurs familles, évaluent leur addiction et les aident à y mettre fin (voir Lmdt des 14 janvier 2015 et 27 janvier 2014). Comme en 2005 et 2007, l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) a fait le point sur l’activité des CJC, dix ans après leur lancement. Réalisée entre mars et juin 2014, cette étude a permis d’inclure près de 5 000 consommateurs de produits et 1 600 personnes de l’entourage.

Les CJC, qui étaient moins de 300 en 2004, sont désormais plus de 500, réparties dans 420 communes, pour une moyenne de 30 000 personnes reçues chaque année (trois quarts sont des consommateurs de produits, le dernier quart concerne l’entourage des consommateurs).

CJCPar définition, le public des CJC est jeune (en moyenne 20,1 ans). Parmi eux 39% sont mineurs, plus de la moitié se situe entre 18 et 25 ans et 10% ont plus de 25 ans. Neuf usagers sur dix ont moins de 26 ans. Les personnes reçues pour des problèmes de consommation sont en très grande majorité des hommes (81%) contre 19% de femmes.

La « clientèle-cible » consomme surtout du cannabis, évoqué dans 80% des consultations et la moitié du public consomme régulièrement le trio tabac, alcool et cannabis. 8% des consultants, parmi les plus jeunes, viennent pour une addiction comportementale, type jeux vidéo ou internet, bien souvent accompagnés de leurs parents.

Seuls 17% des visiteurs viennent spontanément. Il s’agit généralement de femmes et ces visiteurs venant de leur propre chef sont plutôt plus âgés. Les autres poussent la porte de la CJC car ils y sont contraints, qu’il s’agisse d’une orientation judiciaire ou d’une orientation par un tiers, soit la famille, des professeurs, ou encore un professionnel de santé. En outre, 70% des consultants masculins ont déjà été interpellés pour usage de stupéfiants.

Enfin, les profils sont bien souvent marqués par une fragilité socio-économique : si les moins de 18 ans sont encore scolarisés dans 90% des cas, près de la moitié des 18-25 ans est inactive (43%). Un jeune adulte sur cinq reçu en CJC n’a ni formation ni emploi, souligne l’étude.