Depuis le 1er janvier 2024, les Douanes ont déjà saisi 1,240 tonne de tabac de contrebande en Bretagne, soit près du double de toute l’année 2023 (726 kilos). Détails dans Ouest France sur cette forte hausse.
Jeudi 6 et vendredi 7 juin 2024, une importante opération de contrôle des poids lourds a été organisée par la Direction régionale des Douanes de Bretagne, intitulée « Belle de juin ».
•• A81, A84, N12, N137 et N164 : les principaux axes routiers ont été arpentés. Les sept brigades des Douanes en Bretagne, qui comptent près de 270 agents, ont été mobilisées (Rennes, Lorient, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Roscoff et Brest).
Cette opération avait pour objectif premier la recherche de tabac de contrebande. Si aucune saisie significative n’a été réalisée, les Douanes ont d’ores et déjà pratiquement doublé la quantité saisie en 2024 par rapport à 2023 : 1 tonne 240 kilos entre le 1er janvier et le 10 juin, soit un record. En 2023, c’était 726 kilos, en 2021, 458 kilos.
•• D’ailleurs, depuis le début de l’année, les Douanes ont opéré plusieurs saisies conséquentes.
D’abord dans le secteur de Rennes. Sur la base d’un renseignement, plusieurs véhicules suspects sont identifiés. Des repérages permettent de localiser des box de location aux fortes capacités de stockage, loués pour entreposer du tabac de contrebande. Le trafic se chiffrait à plusieurs centaines de kilos, surtout du tabac conditionné pour la vente au détail. L’affaire est entre les mains de la justice.
En avril, sur la RN12 dans le secteur de Saint-Brieuc, un véhicule est contrôlé Les douaniers saisissent à l’intérieur 100 kilos de tabac de contrebande, qui devaient être livrés à Lamballe. La conductrice expliquera avoir transporté, du Luxembourg, près de 400 kilos en quelques mois. Elle a été condamnée en Procédure de Plaider coupable (CRPC) à 18 mois de prison, dont neuf mois avec sursis, et 25 000 euros d’amende (voir 22 avril 2024).
•• Ces deux affaires illustrent l’implication des Douanes bretonnes dans la lutte contre le trafic de tabac de contrebande.
Stéphanie Le Cleuyou, Cheffe du Pôle Orientation des Contrôles à la Direction régionale des Douanes, précise : « les services douaniers opèrent sur tous les vecteurs d’acheminement des marchandises. Néanmoins, les renseignements restent essentiels. En 2024, il s’agit principalement de saisies sur le fret express et postal, et sur les routes. »
« Pour organiser une fraude, il faut une opportunité » explique Jean-Pierre Billon, Chef divisionnaire des Douanes à Rennes et Saint-Brieuc, « il faut le même produit moins cher, qui ressemble à l’original, avec de la demande. Le prix du tabac, en constante augmentation, est une aubaine pour la fraude. » Stéphanie Le Cleuyou dresse ce constat : « la croissance du trafic illicite de tabac génère beaucoup d’argent et c’est moins sanctionné que le trafic de produits stupéfiants, même si la tendance est à l’accroissement des peines. »
En parallèle, les réseaux locaux de revente à des particuliers se multiplient : « des vendeurs à la sauvette, parfois à l’unité, ou des commerces qui ont une activité cachée et connue de leurs seuls clients » ajoute Jean-Pierre Billon. C’est ainsi qu’à Lorient, un millier de produits de la filière du tabac de contrebande ont été saisis dans une épicerie en mars.
•• La semaine dernière, « les poids lourds effectuant des longs trajets et ceux originaires des pays de l’Est ou du sud de l’Europe » étaient ciblés en priorité par la Direction régionale des Douanes de Bretagne.
Si le tabac saisi en 2024 provient principalement d’autres pays européens, Stéphanie Le Cleuyou considère que : « le trafic est international et concerne de nombreux pays. Les flux sont principalement d’est en ouest et du sud au nord, la France étant aussi un pays de transit. » (Voir aussi 20 mai 2024, 23 mars et 8 juillet 2023).